Après la perquisition à Emmaüs St-André, nouvelle manifestation des compagnons sans-papiers

Les compagnons dénoncent les conditions de leur "travail d'accompagnement" et la non-obtention de papiers après plus de trois années passées comme bénévoles au sein de la structure.

Emmaüs fait partie des associations validées par la préfecture pour pouvoir proposer des dossiers de régularisation depuis 2008. Une commission en préfecture qui se réunissait à sa création "une à deux fois par mois, et qui n’est plus réunie qu’une fois par trimestre" pour statuer sur ces dossiers, explique Pierre Duponchel, président d'Emmaüs Saint-André, dans un communiqué.

"Le deal de départ, c'est que les compagnons qui travaillent pour Emmaïs sont nourris, logés, blanchis en échange de quoi les sans-papiers obtiennent une régularisation au bout de trois ans. S'il n'y a plus de régularisation, ça devient de l'esclavage", estimait Saïd Bouamama du Comité des sans-papiers du Nord, dans les colonnes de La Voix du Nord, hier, le 4 juillet.

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Saïd Bouamama, CSP 59 ©France Télévisions

Or, "certes plusieurs personnes hébergées sont persuadées, malgré nos récurrentes explications, qu’après trois ans, ils seront automatiquement régularisés mais cela n’a jamais été promis tant les circuits de régularisation sont compliqués et du fait que tout est de toute façon du ressort unique du préfet", rappelle Pierre Duponchel.

Sur place, les compagnons expliquent travailler une quarantaine d'heures par semaine, depuis 3 à 5 ans, pour une indemnisation d'une centaine d'euros. Logés et nourris, ils dénoncent les conditions de ce "travail d'accompagnement" (puisqu'ils ont le statut de bénévoles) et la non-obtention de papiers.

"Enquête préliminaire du parquet de Lille" 

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Ibrahima Yattara, réfugié guinéen ©France Télévisions

Toujours via communiqué, le conseil d'administration de la Halte Saint-Jean renouvelle son soutien à la direction visée par les manifestants et assume "pleinement son action" depuis près de trente ans par l’accueil et l’accompagnement de personnes en situations précaires et regrette se retrouver "salie par une certaine presse de bas niveau au motif qu’elle a subi récemment une perquisition dans le cadre d’une enquête préliminaire déclenchée par la procureure de Lille (1)".

Par ailleurs concernant l'enquête du parquet de Lille, le conseil d'administration explique que "la loi sur l’immigration de 2018 ouvre en effet à toute personne en situation irrégulière la possibilité d’obtenir facilement et rapidement un titre de séjour temporaire avec autorisation de travailler si l’intéressé dépose plainte comme victime de trafic d’êtres humains. Le seul fait de déposer plainte ou de témoigner ouvre la porte d’accès à ce document si difficile à obtenir par la voie des méandres administratifs habituels".

Selon le comité des sans-papiers, aucune plainte n'a été déposée pour le moment. 

(1) Enquête pour : trafic d’êtres humains, travail dissimulé et abus de faiblesses sur des personnes vulnérables.

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