Le président des Hauts-de-France a rappelé au chef de l'État l'engagement qu'il avait pris en février.
Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR) a écrit à Emmanuel Macron pour l'exhorter à ne pas "laisser sacrifier" l'aciérie Ascoval, basée à Saint-Saulve, jugeant sa situation "très préoccupante".
"Comment pouvez-vous laisser sacrifier Ascoval, cet outil de production dont vous louiez, il y a trois ans, 'le plus haut niveau de qualité', et ses 250 salariés ?", demande l'ancien ministre du Travail dans un courrier au président de la République daté de lundi.
.@EmmanuelMacron, le 22 janvier à propos d’Ascoval : « vous pouvez dormir sur vos deux oreilles »
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 18 septembre 2018
8 mois après, la situation est préoccupante.
Nous avons collectivement la responsabilité de faire réussir un projet de reprise pour assurer un avenir aux 250 salariés. pic.twitter.com/X0na09kvDa
"Je vous demande de tout mettre en oeuvre afin de trouver une issue favorable pour l'entreprise", placée en redressement judiciaire début janvier, ajoute-t-il.
Vallourec, dont l'Etat est actionnaire à 15%, préfère acheter le silence de tout le monde
Ascoval est détenue à 40% par le fabricant de tubes français Vallourec et à 60% par Asco Industries, ancienne société du groupe Ascométal, lui-même repris par le groupe suisse Schmolz+Bickenbach en février.
"Vallourec, dont l'Etat est actionnaire à 15%, préfère acheter le silence de tout le monde en versant de l'argent pour la liquidation plutôt que de soutenir un projet de reprise", a déploré mardi M. Bertrand sur Europe 1. "Ils sont prêts à payer des clous en or sur le cercueil de cette entreprise."
J'arrêterai de me battre pour Ascoval seulement si les salariés me disent qu'ils n'y croient plus. pic.twitter.com/oxjKLmhdhA
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 18 septembre 2018
"Cynisme d'État"
La période d'observation, qui prend fin le 26 septembre, doit permettre aux repreneurs potentiels de déposer des offres de reprise. "A ce jour, deux offres, encore imparfaites, sont parvenues aux administrateurs judiciaires", indique M. Bertrand dans sa lettre.
La semaine dernière, Xavier Bertrand avait déjà dénoncé un "cynisme d'Etat qui consiste à laisser cette entreprise mourir". "La situation de l'entreprise est difficile. Il faut que nous examinions toutes les possibilités", avait réagi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.