Les initiatives se multiplient dans la région. Dernière en date, celle de Santo Petranto, passionné d’innovation et dirigeant de 3DFT-Lab à Bailleul. Il a décidé de fabriquer des visières de protection faciale en plexiglas, imprimées en 3D.
Santo Petranto ne s’arrête jamais. Il y a trois ans, tout jeune retraité, il décide de créer son entreprise et se lance dans l’impression 3D, à Bailleul. Et comme il ne fait pas les choses à moitié, il s’équipe de la BigRep One, « la plus grande imprimante 3D technologie FDM commercialisée du moment, volume imprimable d'un mètre cube ».
Agir localement et vite !
Aujourd’hui, face à la crise du coronavirus et à la pénurie de protections, il ne peut pas rester les bras croisés : « Les masques, ça m’a paru compliqué. Le matériau, l’agrément… Avec mes collègues de 3D Partner, un groupement d’entreprises autour de l’impression 3D dont le siège est basé à Tincques, on a très vite pensé à un écran de protection faciale. Et surtout à agir vite ! Sur le web, on peut récupérer toutes sortes de fichiers 3D, mis en ligne par des entreprises, des clubs de makers, des passionnés ».
Modélisation et impression en 3D
Le modèle de sa visière, Santo Petranto l’a trouvé sur le fichier 3D d’une société tchèque. Il précise : « Il n’y avait rien de prévu pour tenir la visière sur le visage. Alors hier, j’ai modélisé en 3D et imprimé une bande élastique de maintien, avec des losanges, pour pouvoir régler facilement et l’adapter à toutes les têtes ».
Outre cette bande élastique, la visière comporte un support supérieur frontal et un petit support de maintien inférieur.
Toutes ces pièces sont imprimées en 3D. Quant à la plaque de plexiglas qui mesure 31 cm sur 24 pour une épaisseur de 0,5 mm, elle est découpée par l’un des membres du groupement, spécialisé dans l’usinage plastique.
Pour fabriquer une visière complète, il faut compter 4h30 : « D’ici demain, j’en aurai fabriqué une dizaine que je compte offrir au personnel de l’EHPAD de Bailleul, puis à des pharmacies ou des cabinets médicaux, selon les besoins. C’est une protection optimale contre les projections et en plus, c’est très simple à nettoyer. Un peu d’alcool à 90° et le tour est joué ».
Santo Petranto croit beaucoup en cette initiative et lance un appel aux makers, ces personnes qui fabriquent grâce aux imprimantes 3D, pour lui donner un coup de main.