Avec la fermeture des écoles et le ralentissement économiques, la baisse du trafic routier s'est fait ressentir et ce n'est pas sans conséquence sur notre environnement. Beaucoup moins de bruit, beaucoup moins de pollution surtout dans les grandes villes.
On l’a tous constaté, la circulation routière a fortement diminuée en raison du confinement. Moins de déplacement, moins de sortie autorisée. Des conséquences sur la qualité de l’air et l’ambiance sonore de nos grandes villes.
La mesure du bruit avec des capteurs
Sur la métropole lilloise, Alexandre Rousseau, Responsable de l’Unité Déplacements & Bruit de la Métropole Européenne de Lille confirme une "chute de décibels depuis la fermeture des établissements scolaires en raison de l'épidémie de coronavirus, le 16 mais mais c'est dès le 18 mars, que nous avons constaté une baisse trés significative de 6 à 10 décibels. C’est-à-dire 3 fois moins de bruit routier dans la journée et jusqu’à 10 fois moins aux heures de pointe dans l’agglomération lilloise."La MEL dispose de dizaine de capteurs qui mesurent quotidiennement le bruit du trafic routier. Ils sont répartis dans la métropole lilloise et dans les communes périphériques. Une baisse de 5 dB représente environ une suppression de 66% du bruit et 7 dB de près de 80%. Un phénomène lié à la diminution du trafic routier : la circulation a été divisée par 4, en raison principalement des restrictions de sortie dans les communes de la métropole lilloise. Moins de voiture, moins de bus, moins de scooter et de siréne d'alarme.
Une plateforme dédiée permet de connaître le bruit en temps réel sur la métropole lilloise. Elle est en accès libre pour le grand public. Un outil pour permettre à chacun de connaitre le niveau sonore de sa commune mais aussi un outil pour mettre en place un plan de prévention du bruit dans l'environnement métropolitain (PPBE). "Cet épisode de confinement, va nous permettre d’établir un niveau zéro de ce que serait l’absence de bruit dû au trafic dans la métropole lilloise et une réflexion sur la place de circulation routière dans nos habitudes du quotidien" précise Alexandre Rousseau. La MEL est adhérente au club Decibels ville .
Sur l'arrondissemnt de Dunkerque, là aussi un Réseau de Surveillance du bruit existe. Des stations implantées sur les communes de Mardyck, Grande-Synthe, Fort-Mardyck, Saint-Pol-sur-Mer et Dunkerque. Aprés plus d'une semaine de confinement, on constate une baisse de la circulation routiére et un ralentissement progressif de l’activité industrielle : dans certains secteurs, jusqu'à 80 % du personnel se trouve en activité partielle.
La Communauté urbaine de Dunkerque maintient ses transports en commun, toujours gratuits, sur l'agglomération mais en organisation "week-end", c'est à dire 1 bus sur 3. Christophe Deman, conseiller énergie à la CUD n'a pas pour l'instant pu effectué des comparatif précis entre le début du confinement et maintenant. "Avec cette épisode de crise, il nous sera possible dés la fin du confinement, de travailler sur les résultats et de mettre en oeuvre des décisions adaptées".
Le confinement a aussi d'autres effets positifs, puisque grace à cette baisse des nuisance sonores, certains habitants des grandes villes découvrent les détails de leur paysage sonore qui étaient jusqu’ici masqués, comme le chant des oiseaux.
La qualité de l’air s’est améliorée
Tout comme le bruit, la qualité de l’air bénéficie, elle aussi, des effets du confinement. Chez Atmo-Hauts-de-France, des analyses comparatives sont en cours. Selon les premiers éléments, "on constate une baisse de l’oxyde d’azote (NOx), un polluant lié au trafic routier. En comparant avec les mois de mars des 3 dernières années, 2017, 2018, 2019. Cette baisse est essentiellement liée à la diminution des activités et notamment du trafic routier" précise Céline Derosiaux, d'ATMO-hdf.[ Prévisions ] La qualité de l'air sera bonne demain, même si les concentrations en ozone demeurent moyennement élevées sous l'action du soleil et que les concentrations en particules commencent à augmenter. pic.twitter.com/XYKA0moVzJ
— Atmo Hauts-de-France (@AtmoHdF) March 25, 2020
La pollution au dioxyde d'azote est en baisse dans les plus grandes villes françaises, en moyenne de 40 % en proximité des grands axes de trafic et de 9% sur l’ensemble de la région. Il reste néanmoins un niveau de fond de dioxyde d’azote, lié entre autres à l’activité de chauffage. Et Céline Derosiaux rappelle que le trafic routier n’est pas l’unique source de pollution. Si les concentrations sont inférieures durant la journée, elles restent bien présentes la nuit : "Les températures de mars sont encore fraîches et les chauffages fonctionnent comme d’habitude voire même un peu plus en raison de la présence des habitants dans leur logement".
Concernant le rejet des particules fines, on observe une très faible diminution. Les concentrations sont même, en hausse depuis quelques jours sur tout le Nord-Ouest de la France expliquant des indices de qualité de l’air plus médiocres. Ces particules ont plusieurs origines : le trafic routier, le chauffage mais aussi l’activité industrielle et agricole. Des activités agricoles qui avec le printemps et les conditions météorologiques favorables ont repris pas sans conséquences sur la qualité de notre air pour ce week-end.
[ Prévisions ] Le samedi 28 mars 2020, la qualité de l'air devrait être médiocre sur l'ensemble des Hauts-de-France, en raison notamment de la présence de particules secondaires (formées directement dans l'atmosphère) sur une large zone autour des côtes de la Manche. pic.twitter.com/xtVDY4ojtM
— Atmo Hauts-de-France (@AtmoHdF) March 27, 2020
Un pic de pollution aux poussières en suspension a même été relevé samedi 28 mars dans l'ensemble des Hauts-de-France.
Mais la situation n’a rien à voir avec les années précédentes. "En mars 2019, nous avions enregistré 7 jours d’épisodes de pollution, soit un total de 21 jours de pollution liée aux particules en suspension pour le premier trimestre. Aujourd’hui, cette situation n’est pas reproduite" se réjouit Céline Derosiaux.