Bizutage : des précédents graves dans le Nord, la mise au point du comité national contre le bizutage

Alors que les rentrées étudiantes sont d'actualité, le comité national contre le bizutage rappelle la loi, afin d'éviter que certaines soirées d'intégration ne dérivent en bizutage, lequel est illégal.

L'année dernière, deux élèves, d'une école d'ingénieurs et de médecine à Lille, sont décédés dans le cadre d'un "week-end de cohésion" et d'une "soirée d'intégration". Le premier s'appelait Valentin Gomes. Il avait 23 ans. Le second Simon Guermonprez, 19 ans.

Témoignage de Daniel Guermonprez, près d'un an après le décès de son fils Simon ©France Télévisions


Les faits se sont déroulés en juillet et octobre 2021. Simon Guermonprez, en deuxième année de médecine, avait laissé tomber son téléphone en dessous d'un pont de l'A27 (Lille-Bruxelles) et avait été percuté par un camion. "Le jeune Nordiste rentrait d’une soirée d’intégration organisée par des étudiants à la Citadelle de Lille puis dans un appartement, où des doses d’alcool lui ont été administrées", note le journal Le Monde. C'était en juillet 2021. Un an après jour pour jour, Daniel son père publiait sur les réseaux sociaux ce post. 

En octobre 2021, trois mois après la mort de Simon, Valentin Gomes, un jeune breton, lors d'un week-end de cohésion dans les Ardennes avec son école d'ingénieurs, Polytech Lille, où il était scolarisé en 5e année, a été retrouvé mort à Signy-l’Abbaye, deux jours après avoir disparu. "La piste de l’agression a rapidement été écartée, mais l’alcoolisation massive" lors de la soirée d'intégration a été fustigée.

En 2013, un étudiant de 20 ans de première année de l'Edhec, intégrant l'association course croisière de l'école est laissé seul dans un état d'alcoolisation avancé dans une chambre de la rue de Valmy à Lille. Il tombe du deuxième étage et se fracture la cheville et trois vertèbres. "Il garde aujourd'hui beaucoup de séquelles. L'affaire judiciaire a été classée en 2017 mais, la famille et le CNCB ont fait appel de cette décision, le 29 mars 2017. Un complément d’enquête a été demandé en 2021, nous attendons la mise en examen de l'association", explique Marie-France Henry, présidente du CNCB, centre national contre le bizutage.

Marie-France Henry, présidente Comité National Contre le Bizutage ©France Télévisions

Aujourd'hui, cette dernière rappelle que le bizutage est un délit depuis 1998 et que depuis 2017, il l'est aussi en faisant "consommer de l'alcool de manière excessive lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire, sportif et socio-éducatif". Et que cela vaut également, "même si la personne est consentante". 

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