A Escaudoeuvres, il se bat pour vendre ses brosses adhésives sur le marché français

Il exporte ses brosses adhésives pour vêtements de la Suisse à Dubaï, mais n'arrive pas à les vendre en France. A 83 ans, Rémy Maillet se bat pour conserver sa petite entreprise du Cambrésis, et ses salariés.

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Dans cette petite entreprise du Cambrésis, les ouvriers ont  tous au moins 20 ans d'ancienneté. Il ne sont plus que quatre, ils ont été jusqu'à cinq fois plus nombreux dans les années fastes. 

Oui mais voilà. Alors que le "made in France" est à la mode, ils ne comprennent pas que leur travail ne soit pas reconnu dans leur propre pays.
"Quand je démarche une grande surface, on ne me reçoit même pas parce que je suis une trop petite entreprise. Pour les ordinateurs, ça ne va pas, on prend pas de petits", se désole Rémy Maillet, gérant fondateur d'ERA, société trentenaire qui fabrique des brosses adhésives pour vêtement. 

Concurrence asiatique


"Pourtant on fait de la qualité. C’est ça la différence. Quand on regarde les brosses de l’étranger, ça n’a rien à voir avec les nôtres", abonde Laurence Debut, ouvrière spécialisée. Pierre Fremeaux, ouvrier découpeur, lui non plus ne comprend pas : "En France, c’est impossible. À part les grands hôtels comme le Plazza ou le Meurice pour lesquels on arrive à produire, ici, chez nous même les simples pressing ne veulent pas acheter. C’est un problème. Ils veulent du chinois."


► Reportage de Claire Chevalier, Jean-Marc Vasco et Fanny Duhem 

Nouvelle concurrence de l'Est


Année après année, l'entreprise de Rémy Maillet perd des marchés, et fait face à une concurrence plus proche. 
"Pendant un moment, on n'avait que les Chinois, mais maintenant on a les pays de l'Est qui viennent avec des salaires à 450 € par mois. Moi, par  employer, le minimum me coûte 3000 €. Evidemment, un enfant de quatre ans comprendrait très bien qu’on ne peut pas lutter longtemps."

L'entreprise est sur la corde raide, victime de la dictature du prix bas, selon son patron.
"Je veux bien ne pas me verser de paie, mais je veux que mes salariés gagnent  leur vie. Ce serait pour moi un drame si je devais leur porter leur lettre de licenciement. Humainement je ne peux pas, ce serait pour moi un drâme de les voir pointer au chômage."

A 83 ans, malgré tout, Rémy Maillet espère toujours. Il rêve même de transmettre une entreprise en pleine forme avec ses produits en bonne place dans les rayons des supermarchés.
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