Pendant 15 jours, une campagne de communication intitulée "respectez leur travail, respectez-les" s'affiche sur les routes nationales et les autoroutes (qui ne sont pas sous concession) gérés par la DIR Nord, sur le réseau des Hauts-de-France, de la Marne et des Ardennes. Entretien avec Xavier Delebarre, directeur de la DIR Nord.
La Direction Interdépartementale des Routes représente 630 personnes qui gèrent, entretiennent, signalisent le réseau routier (RN et autoroutes, les routes départementales étant à la charge des conseils départementaux) en cas d'accident ou de travaux. Les deux tiers, environ 400 personnes, sont des agents de terrain. L'hiver la DIR est responsable également du salage de ce réseau.
Une campagne de communication nationale est en cours, relayée dans les Hauts-de-France par des affichages sur le réseau de la DIR Nord. Entretien avec Xavier Delebarre, son directeur.
- Pourquoi cette campagne ?
"Le gouvernement a pris conscience que les agents des routes étaient exposés. Il y a eu 5 agents tués en intervention en 2022, mais pas en Hauts-de-France. Une parole s'est libérée. On est très exposés aux insultes, aux bras d'honneur, à la vindicte des automobilistes irascibles qui, heureusement, ne sont pas tous les automobilistes."
- A quels automobilistes cette campagne s'adresse-t-elle ?
"Il y a deux types de conducteurs qui peuvent être dangereux. Les délinquants de la route et monsieur et madame tout le monde qui peuvent être surpris en réglant leur autoradio ou leur téléphone bluetooth et provoquer un accident. C'est à cette dernière catégorie de conducteurs que nous nous adressons".
- En Hauts-de-France ou en France y a-t-il davantage de mauvais comportements qu'avant ?
"On s'est demandé si les confinements et les déconfinements successifs n'avaient pas renforcé les mauvaises habitudes. C'est peut-être vrai, mais je pense que cela évolue peu. Dans le Loiret, où j'étais en poste dans les années 2000, il y avait déjà des problèmes de comportements d'automobilistes. Les délinquants de la route sont peut-être un petit peu plus nombreux aujourd'hui, mais c'est à la marge. En tout cas, cela n'empêche pas de rappeler les consignes de sécurité et le fait que nos agents, qui oeuvrent pour fluidifier le trafic en signalant les accidents ou les travaux, ont le droit de travailler en sécurité et sans se faire agresser verbalement ou physiquement".
- Cela arrive encore souvent ?
"Malheureusement oui. Dans les Hauts-de-France, depuis le début de l'année une dizaine de plaintes similaires ont été déposées. Récemment, un conducteur de camionnette a été condamné pour avoir heurté et blessé avec son rétroviseur, avec délit de fuite, un agent. Un autre automobiliste a fait l'objet d'une plainte pour avoir forcé un balisage, insulté et bousculé un agent sur l'A211, du côté de Lens. Il faut savoir que nos agents sont assermentés, peuvent témoigner, sont munis d'un téléphone et nous les incitons à porter plainte dès que les violences deviennent physiques. D'ailleurs les menaces insultes et les atteintes à l'intégrité physique d'un agent est passible de 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende."