Chenil de l’horreur : un an de prison ferme ou avec sursis requis contre les cinq prévenus de Wavrin

122 chiens dénutris, entassés et violentés. C’est ce qu’a découvert la gendarmerie dans le chenil de l'horreur à Wavrin (Nord) en 2022. Un père et ses deux fils comparaissaient pour cruauté envers des animaux, aux côtés d’une employée du chenil et d’une responsable d'associations accusées d’abus de confiance. La procureure a requis des peines de prison.

Vendredi 19 avril 2024, la procureure de la République, Justine Probst, rend ses réquisitions devant le tribunal correctionnel de Lille. Pour les cinq prévenus à la barre, des peines de prison, des amendes et des interdictions d’exercer avec des animaux sont demandées.

Daniel D., le gérant du chenil des Deux Louveteaux encourt 5 années d’emprisonnement, dont 4 années avec sursis et un an ferme sous bracelet électronique. Avec 23 infractions retenues contre lui, l’homme de 59 ans est présenté comme le patriarche de la famille et de l’entreprise.

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A la sortie de l'audience, Tamara Guelton, inspectrie protection sanitaire de la SPA, relate les faits reprochés. ©PORCHER Valériane (FranceTV)

Une affaire familiale

Accusés à ses côtés de cruauté envers un animal domestique, ses deux fils, Yohan et Loïc. Encourant 3 ans de prison dont respectivement 2 ans et 2 ans et demi avec sursis, ils ne cessent de se rejeter les responsabilités et de nier la majorité des faits qui leur sont reprochés.

Quelques mois de prison avec sursis sont aussi requis contre la belle-fille de Didier D., Clotilde P., poursuivie pour la gestion de son élevage et Frédérique J., ex-vice-présidente de l’association « Bergers belges en détresse ». Cette dernière est soupçonnée d’avoir détourné de l’argent en vendant des chiens au père de famille.

Le ministère public demande aussi à ce que les cinq accusés soient sous le coup d’une « interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole en lien avec des animaux et de gérer une société commerciale ».

Le chenil de l'horreur

Des réquisitions qu'est venue écouter la vingtaine d'associations qui se sont portées parties civiles, dont la Fondation 30 millions d'amis et la Fondation Brigitte Bardot. Tamara Guelton, elle, est inspectrice de protection sanitaire pour la Société protectrice des animaux (SPA). La centaine de chiens retrouvés “étaient entourés de leurs excréments” qui montraient “que la viande qu’on leur donnait était avariée”, relate-t-elle de la perquisition menée le 20 avril 2022.

Une descente d’envergure organisée après un signalement de maltraitance animale à la gendarmerie Hallennes-les-Haubourdin en 2021 par un ancien employé. L’enquête met en lumière de nombreux abus sur les animaux, qui vivaient dans des « conditions d’hygiène déplorables » selon le parquet de Lille.

122 chiens, principalement des bergers belges, et quelques chats ont été retrouvés "dans un état de négligence manifeste". En cause notamment : des boxes trop petits, une dénutrition et déshydratation sévère, un trafic de puces d’identification et des euthanasies sans autorisation.

Des soupçons de violences renforcés par la découverte, dans un congélateur, du cadavre d’un jeune chien victime d’une fracture du crâne. Une vidéo a aussi été retrouvée sur place montrant la pendaison d’un animal.

Des accusations sur lesquelles sont largement revenus les deux avocats de Didier D., le père de famille. Ils rappellent tous deux que, à la date des faits, il n’avait plus de lien légal ou administratif avec le chenil mais uniquement avec le centre de formation. Des activités menées en famille depuis 1987, pour l’accueil des chiens de particuliers sur de courtes périodes ainsi que l’élevage et le dressage à destination de l’armée et des forces de l’ordre.

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