"Ça fait 25 ans qu’on les suit et qu’on veut les faire fermer" : à Wavrin, le chenil de l’horreur

Mercredi 20 avril, une vaste opération a permis de sauver 122 chiens et une dizaine de chats à Wavrin. 5 personnes ont été placées en garde à vue. Dénutris, torturés voire pendus… les animaux ont vécu un véritable calvaire.

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Wavrin (Nord), mercredi 20 avril à l’aube. Il est six heures du matin, tous se tiennent prêts à intervenir. 55 gendarmes de la compagnie de Lille accompagnés de militaires, de 20 vétérinaires de la direction départementale de la protection des populations et de sept équipes cynophiles pénètrent dans le Chenil des 2 louveteaux. La perquisition vient de débuter. Elle est le fruit d’une longue et vaste enquête qui aurait débuté après la dénonciation des faits par un ancien employé. 

Cet établissement accueille des chiens de particuliers pour de courtes périodes. Mais le plus gros du travail consiste à l’élevage de chiens et au dressage.

À la tête de l’entreprise, une famille qui possède également quatre autres sociétés illégales. 

Actes de torture et actes vétérinaires illégaux

Alors que les forces de l’ordre procèdent à la perquisition, une trentaine de membres de différentes associations de protection des animaux patientent à l’extérieur. Parmi eux, Patrick Thérouse, membre de la SPA Vallée de la Lys à Méteren. "On a été mis au courant la veille donc on est venus avec des véhicules pour pouvoir récupérer les chiens", explique-t-il. Son association a pour mission de récupérer les chiens en pension, soit une dizaine de bêtes. "Ça fait 25 ans qu’on les suit et qu’on veut les faire fermer mais c’est très compliqué".  

À l’intérieur, les forces de l’ordre découvrent 122 chiens, principalement des bergers belges, et quelques chats "dans un état de négligence manifeste", indique le parquet de Lille : boxes trop petits, dénutrition, présence de puces, excréments au sol ou encore gamelles d’eau sèches.  

Sortis un par un pour être examinés par des vétérinaires, les animaux ont ensuite été confiés à la SPA (société protectrice des animaux) qui s’est chargée de les répartir dans les cinquante refuges partout sur le territoire national pour être soignés. Patrick Thérouse a récupéré dix chiens pour les garder au refuge de Méteren en attendant de les rendre à leurs propriétaires. "Fort heureusement, eux n’y ont pas trainé très longtemps mais je peux vous assurer qu’ils n’étaient pas propres", raconte-t-il. Car les chiens d’élevage n’ont pas tous eu la même chance.  

Un chien retrouvé dans un congélateur

Lors de la perquisition, les gendarmes ont découvert le cadavre d’un chien congelé dans un congélateur présentant un traumatisme crânien. Une vidéo a été saisie montrant la pendaison d’un animal.

Car "lorsque les animaux n’étaient pas assez performants", explique la gendarmerie d’Hallennes-lez-Haubourdin, "les protagonistes auraient pris l’habitude de les tuer de façon particulièrement cruelle, comme la pendaison". Une source nous a indiqué que les propriétaires coupaient alors le chien à la hauteur du garrot, sortaient la puce électronique et la réinjectaient à un autre chien.  

L’établissement effectuait également un élevage de chiens et des activités relatives à la formation d’agents de sécurité cynophile. Mais lorsque les animaux n'étaient pas assez performants, les protagonistes auraient pris l'habitude de les tuer de façon particulièrement cruelle, comme la pendaison.

Gendarmerie d'Hallennes-lez-Haubourdin

Au-delà de la torture infligée aux chiens, les propriétaires des différents établissements sont également suspectés de fraude fiscale et de travail dissimulé. Plus de 22 000 euros en liquide ont été saisis lors de la perquisition, tandis que 64 comptes bancaires font l’objet d’investigations. L’URSAFF estime le préjudice à plus de 230 000 euros. 

Les gardes à vue des cinq membres de la famille ont depuis été levées mais les investigations se poursuivent, "notamment l’exploitation d’éléments saisis lors de la perquisition" assure le parquet de Lille. 

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