L'association les Papillons Blancs de Lille, qui accueille et accompagne plus de 2000 enfants et adultes en situation de handicap mental, recherche des "renforts humains" en cette période de pandémie de coronavirus Covid-19.
"Nous recherchons des renforts humains", indiquent les Papillons Blancs de Lille sur leur site internet. Cette association accompagne près de 2100 enfants et adultes en situation de handicap mental et leurs familles à Lille et dans une partie de sa métropole (hors versant nord-est), gèrant plusieurs structures.
Face à la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus Covid-19, trois profils sont principalement recherchés :
► des "professionnels de santé" (médecins, infirmiers ou étudiants "avancés dans ces cycles d'études").
► des "personnes diplômées du travail social ou de l'accompagnement à la vie quotidienne des personnes handicapées" (aides-soignants, aides médico-psycholoiques, éducateurs spécialisés...)
► des "volontaires pour remplir des missions de soutien ou logistique" (linge, entretien des locaux...).
Les candidatures sont à transmettre à contact@papillonsblancs-lille.org . Des CDD de deux mois, à temps plein notamment, sont possibles selon l'association.
Près de 320 adultes et enfants confinés
"Nous avons actuellement près de 320 personnes confinées sur 17 lieux dans l'ouest de la métropole lilloise", nous explique Guillaume Schotté, le directeur génétal des Papillons Blancs de Lille. "Pour les personnes en situation de handicap mental, le confinement peut avoir des effets dévastateurs".
Depuis le 15 mars, l'association a du suspendre tous les accompagnements de journée (externats), à l'exception d’une petite unité située à l’Institut médico-éducatif (IME) de Seclin qui accueille encore jusqu'à huit enfants par jour.
"Elle offre aux familles qui en manifestent le besoin un répit complémentaire à ce qui est proposé dans le cadre de visites à domicile", indiquent les Papillons Blancs de Lille. "L’unité répond également aux demandes de garde spécifique pour des parents mobilisés en tant que professionnels de santé".
Les internats permanents, eux, ont été maintenus, qu'il s'agisse de la maison d’accueil spécialisée de Baisieux, de l'IME de Villeneuve-d'Ascq ou des différents lieux d'hébergements (foyers et ésidences à Lille, Comines, Armentières, Seclin, Pérenchies, Saint-André et Villeneuve-d’Ascq).
Mais les Papillons Blancs de Lille doivent aussi veiller, à distance, sur plusieurs centaines de personnes confinées chez elles "dont certaines vivent seules", comme celles qui travaillent en temps normal en Esat (établissement et service d’aide par le travail). L'association assure notamment des visites à domicile. "Du 23 au 29 mars, plus de 2300 appels téléphoniques ont été passés", indique-t-elle. "Du 23 au 29 mars, 350 visites à domicile ont été réalisées". Le contact avec les familles est notamment maintenu via des applications internet et mobile comme Skype ou WhatsApp.
"Une astreinte téléphonique a été ouverte (7 jours sur 7, de 8h à 20h). Elle est dédiée aux familles qui rencontreraient des difficultés dans le maintien à domicile de leur proche", ajoute-t-elle.
La charge de travail s'est donc alourdie pour les salariés de l'association, d'autant que certains n'ont pas été épargnés par le coronavirus.
"Un accompagnement plus individualisé"
Le constat est le même du côté des Papillons-Blancs de Roubaix-Tourcoing, structure autonome de celle de Lille. "Le confinement oblige à un accompagnement plus individualisé", décrit leur directeur, Patrick Geuns, en charge d'une dizaine de sites.
Une plateforme a été mise en place pour permettre aux salariés des structures fermées de venir prêter main forte à leurs autres collègues. "Ces personnes travaillent habituellement en journée, mais là, le travail, c'est surtout le soir", explique M.Geuns.
Au centre d’habitat Famchon, qui héberge à Willems des retraités déficients intellectuels, certains résidents ont contracté le Covid-19. "Six personnes ont été hospitalisées, dont trois sont revenues. Pour les autres, les nouvelles sont bonnes alors qu'elles présentaient des comorbidités", rassure le directeur. "On a aussi quelques professionnels malades mais qui se portent bien".
"Imposer un isolement, c'est un peu contre-nature pour nous, car on est des lieux ouverts", estime Patrick Geuns. "Il a vraiment fallu passer d’un accompagnement classique à un accompagnement sanitaire. Réapprendre les gestes, c’est épuisant physiquement et psychiquement. Et pour nous, c'est du 24 heures sur 24 en ce moment. C'est beaucoup d'énergie à tous les niveaux".