Condamnée à la perpétuité pour son appartenance présumée au groupe Etat Islamique, la Nordiste Djamila Boutoutaou est toujours détenue en Irak avec sa petite fille, et ne sait pas quand elle sera jugée en appel.
Les semaines passent, mais la situation reste figée. Djamila Boutouatou, Nordiste condamnée à perpétuité en Irak, le 17 avril dernier, est toujours détenue dans une geôle irakienne, avec sa petite fille de 3 ans."Je ne sais pas quand sera fixé son procès en appel", indique son avocat Me Martin Pradel. "Lorsque je me suis rendu à Bagdad [pour le procès de Mélina Boughedir, ndlr], je n'ai pas pu la voir car l'ambassade de France m'a indiqué qu'elle avait été transférée dans une autre maison d'arrêt. Elle est toujours avec sa fille."
Plus vite sera fixé la date du procès, plus vite la Nordiste pourra formellement demander à purger sa peine en France. Mais lors du premier procès, ses deux avocats Martin Pradel et William Bourdon avaient été prévenus une heure environ avant le procès, et n'avaient donc pas pu faire le déplacement.
Il demandaient alors à ce que la France "exige fermement des autorités irakiennes, dans le cadre de la procédure d'appel qui devrait s'imposer, le respect intégral des principes fondamentaux du droit au procès équitable".
Peu de nouvelles
En attendant, difficile d'obtenir des informations sur les conditions de détention de la jeune femme et de son enfant. Sa mère, qui habite toujours dans la métropole lilloise, a reçu une seule lettre de sa fille, transmise par la Crois-Rouge.
"C'était une lettre vraiment triste, elle m'a dit qu'elle pensait beaucoup à moi et à sa famille", souffle la mère de Djamila. "Mais elle ne peut pas tout raconter. Elle a écrit qu'elle avait des choses à dire. Il faut qu'elle puisse les dire en France, elle a des comptes à rendre à la France", poursuit la mère de famille, dévastée, qui oeuvre sans cesse pour le rapatriement de sa fille et de sa petite-fille.
Djamila Boutoutaou, 28 ans, a expliqué avoir été forcée par son mari à rejoindre l'Irak, depuis décédé. "C'est comme si j'avais passé deux ans en prison : dix mois chez l'EI puis plus d'un an en prison", expliquait-elle au mois d'avril.