Au deuxième jour du procès pour le braquage d'un fourgon blindé, les deux principaux accusés ont réaffirmé ce mardi leur innocence devant les assises du Nord à Douai. Redoine Faïd s'est dit victime de son "passé", Fabrice Hornec de son "nom".
Redoine Faïd s'est dit victime de son statut de braqueur médiatisé, et Fabrice Hornec de son nom, mardi devant la cour d'assises du Nord, où ils sont jugés avec quatre autres personnes pour l'attaque d'un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011.
"La dimension de mon casier judiciaire permet beaucoup de choses à mon encontre", a lâché Redoine Faïd.
Quand il sort de prison en liberté conditionnelle en 2009, après 11 années de détention pour des faits de grand banditisme, son "premier objectif" est de "réussir" sa "vie de famille" après des années de détention où il a fait "un gros travail" sur lui-même, raconte-t-il depuis son box.
"Un mois et demi après ma sortie, je travaillais, j'avais des supers collègues...", puis, il sort son autobiographie "Braqueur : des cités au grand banditisme", "un tremplin", pour aller "ailleurs, vers le cinéma etc.", dit Faïd.
Douai : au procès du braquage d'un fourgon blindé, les six accusés plaident non coupable https://t.co/0aEmIHPS7i pic.twitter.com/6VbaF56qW2
— France 3 Nord (@F3nord) 9 octobre 2017
"J'étais content de réussir ce challenge", assure-t-il, avant d'insister : "Ma réinsertion je l'ai réussie, quand je suis sorti, j'étais carré, les conneries ne m'intéressaient plus, je me suis fait de nouveaux amis... c'était nickel".
Mais, deux ans après sa sortie de prison, en 2011, il est recherché pour le braquage ayant coûté la vie à la policière Aurélie Fouquet. Il assure n'avoir "rien à voir avec cette affaire" pour laquelle il a depuis été condamné en 2016 à 18 ans de prison.
regrette Faïd.Il y a eu une déferlante médiatique à mon encontre. En détention, j'ai vu une différence de traitement entre les gens alors qu'ils étaient beaucoup plus mis en cause que moi
Un "nom de famille difficile à porter"
À l'autre extrémité du box, Hornec, considéré comme le co-organisateur du braquage avec Faïd, bras croisés, suit attentivement les débats. Les deux hommes répètent ne pas se connaître.Les accusations portant sur Hornec sont, selon lui, dues à son "nom de famille difficile à porter" qui entraîne "des instructions uniquement à charge" où "on écarte tous les éléments à décharge". Fabrice Hornec est le cousin des frères Hornec, connus des enquêteurs comme des figures du grand banditisme de la région parisienne.
À 43 ans dont 18 en prison, il estime aussi que s'il est un "détenu particulièrement surveillé" (DPS), c'est "par rapport" à son "nom de famille".
Jugés jusqu'au 20 octobre, Hornec et Faïd risquent la perpétuité pour l'attaque à l'explosif en mars 2011, sur une route nationale du Pas-de-Calais, d'un fourgon blindé dans lequel plus de deux millions d'euros ont été dérobés. Les six accusés jugés pour ce braquage affirment être innocents.