La jeune Sephora Bouchahdane a été tuée en 2018 par un conducteur qui souffrait d'apnées du sommeil. La justice a classé l'affaire sans suite et ne lui a pas retiré son permis. Ce qui provoque l'indignation de la famille.
C'est l'appel d'un père meurtri. Pas de vengeance, pas de colère mais de l'incompréhension. Son objectif : éviter d'autres victimes. Il y a deux ans, Sephora Bouchahdane, sa fille de 16 ans, était fauchée à Douai par un conducteur qui s'était endormi au volant. Il souffrait d'apnée du sommeil. L'affaire a été classée sans suite.
Ce père lance aujourd'hui une pétition pour que le permis de conduire soit retiré à cet homme. "Je demande seulement qu'on lui retire son permis, explique calmement Mohamed Bouchahdane. Je n'ai aucune haine, j'ai même pardonné à cet homme".
Deux ans plus tard, la justice décide de classer l'affaire, à cause de la maladie du conducteur. Le Parquet de Douai écrit ceci pour le justifier : "Il m'apparait en effet que si le conducteur responsable de l'accident a bien commis une faute de conduite (défaut d'attention et de maitrise), l'enquête a cependant permis de mettre en évidence que celui-ci souffrait d'une pathologie ayant conduit à son endormissement au volant. Cette faute ne justifie pas à mon sens et en opportunité qu'il soit poursuivi en justice et condamné par un Tribunal correctionnel."
"Le chauffeur reconnaît que sa maladie du sommeil peut le faire endormir à tout moment, rappelle Mohamed Bouchahdane. Les expertises judicaires le confirment. Mais cet homme brave tous les dangers. Je pense qu'en son âme et conscience, il devrait cesser de rouler avec son véhicule."
Signez la pétition
Justice pour Sephora Bouchahdane, âgée de 16 ans seulement ! Le 20 février 2018, Séphora Bouchahdane, âgée de 16 ans, quitte le domicile familial pour la dernière fois. Séphora se met en route vers son lycée, le Lycée Châtelet situé à Douai. Et comme chaque fois, elle attend son bus à son arrêt.
Erreur
Suite à nos demandes, au "bruit médiatique" et à la pétition mise en ligne, le procureur de Douai a reconnu une "erreur" dans cette affaire et nous a informé qu'il avait d'ores et déjà saisi le sous-préfet, seul habilité à convoquer une commission médicale pour voir si l'état de santé du chauffeur est compatible avec la conduite. Ce même sous-préfet pourrait prononcer administrativement le retrait de permis. Cette démarche aurait dû être effectuée suite au classement sans suite.De son côté, l'avocat de la famille de Séphora a décidé de faire appel du classement sans suite et demande le renvoi du conducteur devant le tribunal correctionnel. "Je ne veux pas que cet homme aille en prison, précise Mohamed Bouchahdane. Il est papa et il a des enfants. Je n'ai aucune haine, aucune animosité. Je demande juste le retrait de son permis pour que demain, cela ne puisse plus jamais arriver."