La production européenne d'acier a notamment été ralentie par l'incident survenu en mars dans le haut fourneau principal de Dunkerque, qui a subi une percée de son blindage ayant entraîné un incendie.
Le groupe a divisé son bénéfice net par quatre au premier trimestre 2023 sur un an, mais l'a quadruplé par rapport au dernier trimestre 2022.
"Les conditions de marché se sont améliorées comme anticipé au premier trimestre, avec la fin du déstockage des clients soutenant une reprise de la consommation apparente d'acier", a commenté le PDG du groupe Aditya Mittal dans un communiqué.
La même source annonce un bénéfice net de 1,096 milliard de dollars au 1er trimestre contre 4,12 milliards au premier trimestre 2022, et 261 millions au dernier trimestre 2022. Au premier trimestre, le chiffre d'affaires a baissé de 15% sur un an, à 18,5 milliards de dollars contre 21,8 milliards au premier trimestre 2022, et 16,89 milliards au 4e trimestre 2022.
L'amélioration de la conjoncture économique conduit à une évolution comparable de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), qui s'élève à 1,8 milliard de dollars au premier trimestre contre 5 milliards un an plus tôt. Ramené à la tonne d'acier, il atteint 126 dollars, contre 331 dollars il y a un an.
Le groupe "s'attend à une nouvelle hausse de la rentabilité au deuxième trimestre", grâce à une amélioration des prix.
Au premier trimestre, les expéditions totales d'acier étaient 5,8% inférieures à celles des trois premiers mois de 2022, essentiellement en raison de la guerre en Ukraine, où l'immense complexe sidérurgique de Kryvyi Rih tourne au ralenti.
Néanmoins les activités du groupe en Ukraine, au Kazakhstan et en Afrique du Sud, regroupées au sein de la division ACIS, ont vu la production d'acier et les ventes augmenter par rapport au 4e trimestre 2022 en raison d'une meilleure alimentation en électricité du site ukrainien début 2023.
En revanche, la production de minerai de fer du groupe a baissé aussi bien par rapport à début 2022 qu'au quatrième trimestre de l'année, en raison de problèmes de production dans les mines au Canada, touchées par des "tempêtes sévères" en décembre 2022, et d'un accident ferroviaire au Liberia.
Investissement au Brésil
En Amérique (Canada-Mexique-Etats-Unis), la production d'acier brut est repartie à la hausse, aussi bien par rapport à début 2022 qu'à fin 2022, en raison de la reprise économique après des maintenances de haut fourneaux planifiées, et l'impact d'une grève au Canada début 2022.
En Europe, malgré un très léger redémarrage de la production d'acier brut par rapport à fin 2022, la production reste inférieure de 10,5% à celle du premier trimestre 2022, à 7,7 millions de tonnes, "essentiellement en raison d'une demande plus faible".
La production européenne d'acier a aussi été ralentie en mars par deux incidents, intervenus dans le haut fourneau de Gijon en Espagne et dans le haut fourneau principal de Dunkerque en France, qui a subi une percée de son blindage ayant entraîné un incendie.
Pour l'avenir, le sidérurgiste annonce qu'il continue à investir dans la transition énergétique pour décarboner ses moyens de production d'acier.
Au premier trimestre, il a notamment lancé une nouvelle société conjointe au Brésil avec l'énergéticien Casa Dos Ventos pour développer un projet éolien de 554 MW au nord-est du pays. Ce projet, un investissement de 800 millions de dollars, dont ArcelorMittal détient 55%, devrait permettre au sidérurgiste d'assurer 38% de ses besoins en électricité au Brésil.
Pour l'avenir, "en dépit de vents contraires continus sur la demande réelle, l'absence de déstockage devrait se poursuivre chez les clients et soutenir la demande apparente d'acier en 2023", comparé à 2022, a indiqué le groupe, qui table sur une croissance de la demande apparente mondiale d'acier (hors Chine) de 2 à 3% en 2023.
Avec AFP