Suite à l'arrêté gouvernemental interdisant les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné, les deux derniers grands bals de carnaval au Kursaal de Dunkerque sont annulés. La soirée des Gigolos Gigolettes avait déjà été annulée au dernier moment samedi dernier.
L'association du Sporting Dunkerquois, organisatrice du bal du Sporting ce 7 mars, et l'association des "Snustreraer" en charge du bal du Printemps prévu le 14 mars, ont réuni leurs bureaux respectifs ce lundi 2 mars en fin de journée.
Á l'ordre du jour : la décision ou non d'annuler ces deux derniers grands bals de la saison carnavalesque au Kursaal de Dunkerque. Sur arrêté du gouvernement, les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné, au stade 2 de l'épidémie de Coronavirus, sont interdits jusqu'au 14 mars inclus.
"On part sur l’annulation, nous prévenait lundi après-midi le président du Sporting Patrick Crockey. Toute notre billetterie est vendue, donc je ne vois pas comment on peut faire pour arriver à 5000. Actuellement on a environ 7500 personnes qui ont un billet dans leur poche, et qui peuvent prétendre à entrer au bal. Je ne peux pas faire rentrer 5000 personnes et laisser les 2500 autres faire une émeute devant le Kursaal !".[#CoronavirusFrance] les rassemblements publics de + de 5000 personnes en milieu confiné sont interdits à compter de ce samedi 29 février sur l'ensemble du département du Nord. Le bal prévu à Dunkerque ce soir est annulé. pic.twitter.com/oFbSYRBUdT
— Préfet de la région Hauts-de-France et du Nord (@prefet59) February 29, 2020
L'organisation a publié lundi en début de soirée un communiqué pour officialiser l'annulation de la soirée.
En moyenne, le bal du Sporting réunit chaque année plus de 8500 carnavaleux. Ils sont près de 9800 au Printemps. Les deux soirées ne peuvent donc se tenir dans leur configuration normale.
Pas de plan B
Impossible pour le Sporting, qui ne peut refaire toute sa billetterie en à peine cinq jours pour réduire la jauge du bal à une capacité inférieure à 5000 personnes. "Ça fait mal ! On travaille une année là-dessus, c’est une vraie fête. Je suis déçu pour les carnavaleux, pour les commerces autour", déplore M. Crockey. "Je ne polémique pas du tout sur la décision du gouvernement, au contraire il faut arrêter cette épidémie. Bon, ça tombe mal pour nous ! Mais avec un peu de courage et de volonté, on va remettre en route et on fait confiance aux Dunkerquois. On va faire appel à la générosité" poursuit le président du Sporting.
L'annulation de son bal, c'est 150.000 euros de perte de recettes pour son club d'aviron, soit 75% de son budget annuel de fonctionnement.
Même chanson du côté de l'organisation du bal du Printemps, prévu le 14 mars. "Ma décision personnelle serait de ne pas faire le bal. J’ai rendez-vous ce soir avec les membres du bureau pour prendre la décision", expliquait dans le même temps Michel Papegay, président des Snustreraer et organisateur. "C’est un crève-cœur et beaucoup de soucis parce qu’il faut prendre une décision et ce n’est pas facile. Carnaval, c'est sacré".
Là aussi, sur le plan logistique, la mission est presque impossible. La vente des places a été suspendue dès dimanche mais près de 4000 billets ont été déjà été vendus et 1300 invitations attribuées. "Il faut avoir une billetterie et une facturation de 5000 places, donc rembourser ce qui est déjà vendu et remettre en vente 5000 places samedi… et c’est presque impossible, ne serait-ce que de les faire imprimer dans ce délai", explique M. Papegay.
"Je ne peux pas engager des frais, surtout si on passe au niveau 3 de l'épidémie". Ce qui conduirait à l'annulation pure et simple de l'événement, même à jauge réduite.
Là aussi, l'organisation du bal du Printemps a publié sur sa page Facebook l'officialisation de l'annulation de l'événement.
Le bal du Printemps au Kursaal de Dunkerque, c'est 250.000 euros de frais d’organisation. Á ce jour, 15.000 euros ont été dépensés (décoration, billetterie etc), et ils ne seront pas remboursés.
Côté recettes, les Snustreraer reversent chaque année 50 à 60.000 euros de bénéfices à des associations caritatives, qui n'auront donc pas ce coup de pouce en 2020.