Depuis deux mois, Morgane et Lamjed dorment dans la rue à Dunkerque. Un appel à l'aide lancé sur Facebook le 15 octobre a été partagé 500 fois, mais le couple n'a toujours pas de logement.
Il n'est pas 10 heures ce samedi et Morgane est déjà là, à côté du Mie Câline du boulevard Alexandre III. À 23 ans, elle fait la manche "comme tous les jours depuis deux mois." Depuis deux mois qu'ils sont arrivés dans le Nord, elle et son compagnon, Lamjed, dorment dans la rue. Malgré l'appel à l'aide diffusé sur Facebook par une passante, le couple n'a toujours pas de logement, et la situation s'empire avec l'arrivé du froid et de l'humidité.
C'est pour se rapprocher de la fille de Lamjed que le couple a décidé de quitter Nantes pour Dunkerque."Mon copain a déjà passé huit ans dans le Nord, on pensait que ce serait plus facile pour trouver du travail. Notre fille est placée en famille d'accueil, en attendant qu'on trouve un toit," explique Morgane.
Gwendoline Dhe
PARTAGEZ SVP Aujourd'hui, lundi 15 octobre, 10h, je croise Morgane, SDF. Elle est assise près de la Mie Câline à Dunkerque en tongues, petit gilet et t shirt. Elle m'a l'air d'avoir très froid...
Mi-octobre, une passante comme Morgane en voit défiler des centaines tous les jours lui apporte un petit déjeuner. Gwendoline Dhe a 24 ans, un an de plus que Morgane, et est touchée par l'histoire de la jeune femme."Je me baladais, je lui ai apporté un jus d'orange. On a beaucoup discuté, elle est super gentille ! Morgane est plus jeune que moi, ses enfants sont à Nantes... Son histoire m'a touchée," explique-t-elle.
Pas de place dans les logements sociaux avant l'année prochaine
Le jour-même, elle décide de lancer un appel sur Facebook, repéré par le Phare dunkerquois . Les réactions sont nombreuses et le message relayé plus de 500 fois par les internautes. "C'était une surprise, je ne m'y attendais pas. Je l'ai partagé une nouvelle fois récemment, mais ça mobilise moins maintenant."
Coïncidence ou pas, quelques jours plus tard, Lambed trouve un emploi dans le bâtiment. Des mamans viennent donner des vêtements ou un peu d'argent à Morgane. "Une passante voulait nous donner un réchaud, mais elle n'en a finalement pas trouvé. Au final, le soutien a été plus moral que matériel."
Toujours sans logement, la situation se complique avec l'arrivée de l'hiver. "Notre tente est trouée par les rats, et avec l'humidité et le froid, on ne dort vraiment pas bien," raconte Morgane. Mais sans garants, les revenus du couple sont insuffisants pour qu'un propriétaire accepte de leur louer. Et les bailleurs sociaux n'ont pas de place avant le début de l'année prochaine.