Le Premier ministre Jean Castex était en visite à Dunkerque, ce 4 février. Il s'est rendu chez ArceloMittal, qui présentait officiellement son projet de décarbonation. Le gouvernement compte investir 1,7 milliards pour alléger le bilan carbone de ses deux sites français.
Dans le cadre de l'opération "France 2030 : décarboner l'industrie", le Premier ministre Jean Castex était ce 4 février à Dunkerque, sur le site d'ArcelorMittal. L'usine sidérurgique devait présenter le "projet Reuze", qui permettrait de substituer au charbon des énergies plus propres. Le groupe ArcelorMittal affiche son objectif d'une "neutralité carbone en 2050", et de réduire ses émissions de CO2 en Europe de 35% d'ici 2030.
Le projet prévoit de remplacer trois hauts-fourneaux au charbon - dont deux sur le site de Dunkerque - par des fours électriques, et de de privilégier des techniques de réduction du fer à en utilisant l'hydrogène. "C’est clairement le plus gros investissement d’ArcelorMittal en France depuis la construction des deux usines de Dunkerque et Fos-sur-mer, ce qui signifie une pérennité pour la production d’acier en France et en Europe", a déclaré Eric Niedziela, président d’ArcelorMittal France, auprès de l'AFP.
"Une baisse de 10% de nos émissions industrielles"
Sur place ce 4 février, le Premier ministre a largement salué l'initiative du groupe sidérurgiste. "Nous sommes à un tournant dans l'histoire de notre économie, dans l'histoire de la planète puisque je suis venue vous entretenir tout à la fois de climat, de décarbonation et de ré-industrialisation" a entamé Jean Castex, qui a rappelé que le secteur de la sidérurgie émet aujourd'hui plus de 20 millions de tonnes de CO2 par an.
"Nous avons conclu un partenariat extrêmement important, historique, avec ArcelorMittal qui est l’un des plus grands acteurs mondiaux de la sidérurgie (...) Cet accord fixe une feuille de route pour les aciéries de Fos et de Dunkerque avec 1,7 milliard d’euros d’investissements qui sont prévus d’ici 2027" pour mettre en place cette conversion vers des énergies plus propres. Le Premier ministre a annoncé "un objectif quantifié très clair : faire baisser leurs émissions jusqu’à 8 millions de tonnes de CO2 par an à l’horizon 2030. Il s’agit d’une baisse de 10 % de nos émissions industrielles, 2 % de nos émissions totales."
Dans un communiqué, la CGT ArcelorMittal Dunkerque veut rappeler que "si cette décarbonation de la production va évidemment dans le bon sens", elle ne dispense la direction du groupe d'un dialogue social, y compris sur les questions environnementales. "Quels engagements du groupe en matière d’emploi, de politique sociale et d’investissements courants sur les lignes de productions ? Les salariés des sites français vivent en effet une sérieuse dégradation des conditions de travail" estime le syndicat.