Le vice-Premier ministre belge, Vincent Van Quickenborne, a porté plainte mardi 26 avril contre le projet de parc éolien au large de Dunkerque, auprès de la Commission européenne. Les autorités belges reprochent à la France d’avoir défini l’emplacement du parc sans concertation, contrairement aux règles européennes.
Une plainte "nécessaire pour sauvegarder nos droits." C’est en ces termes que le ministre belge de la Mer du Nord a annoncé, via l’agence de presse Belga, avoir porté plainte, mardi 26 avril, auprès de la Commission européenne.
Ce projet de 46 éoliennes, dont l’installation est prévue en 2027, inquiète nos voisins pour plusieurs raisons. Situé au large de Dunkerque, le futur parc sera aussi à une dizaine de kilomètres des premières côtes belges.
Routes maritimes entravées, nuisances visuelles
Les habitants du littoral, notamment de La Panne, craignent des nuisances visuelles, mais pas que. Avec ce projet, les Belges évoquent la possibilité de blocages sur les routes maritimes entre le port d’Ostende et le Royaume-Uni, des problèmes de sécurité concernant la base militaire de Coxyde...
En juillet 2021, le gouvernement belge avait engagé une procédure judiciaire devant le tribunal administratif de Lille pour obtenir l’annulation du projet. Suite à cette action, une série de réunions ont eu lieu entre la France et la Belgique dans le cadre de la médiation de la Commission, sans aucun résultat, selon le ministre de la Mer du Nord. "Au cours de ce processus, nous avons constaté qu’il n’y avait pas suffisamment de volonté du côté français pour prendre en compte les droits des habitants du littoral belge, du port d’Ostende et des autres parties prenantes”, a ajouté Vincent Van Quickenborne à l’agence Belga.
Dunkerque "à dos" contre Ostende, Coxyde et La Panne ?
Pour Claude Nicolet, élu à la CUD (Communauté urbaine de Dunkerque) et fervent opposant au parc éolien, cette plainte est une façon d'"alerter" le gouvernement français sur des risques de tensions diplomatiques avec la Belgique. "Les Belges ne sont pas fondamentalement opposés à l’éolien, c’est une question d’emplacement, ils ont leurs intérêts propres, explique-t-il. Mais cette décision ne sera pas sans conséquences. Est-ce que Dunkerque a intérêt à se mettre Ostende, Coxyde et La Panne à dos ?"
La Commission européenne dispose de trois mois pour se prononcer sur la recevabilité de la plainte et des suites à donner.
Le projet, validé en mai 2021 par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, reçoit le soutien de Patrice Vergriete, président de la CUD et maire de Dunkerque. Ce dernier n’a pas souhaité réagir au dépôt de plainte des autorités belges à l’encontre du parc éolien.