Euro de basket : en 2017, la Nordiste Helena Ciak a vu les choses en grand

Championne d'Europe des clubs avec Koursk en avril, vice-championne d'Europe des nations avec la France dimanche à Prague, le pivot Héléna Ciak a vu les choses
en grand en 2017.

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Aux Jeux de Rio, elle avait été la joueuse la moins utilisée. Mais les absences de deux joueuses majeures à l'intérieur, Sandrine Gruda, qui fait l'impasse sur l'Euro pour se consacrer à son prochain mariage, et Isabelle Yacoubou, retraitée internationale à 31 ans, lui ont ouvert la porte.



Si elle n'a pas la détente de Gruda ni la puissance de "Shaqoubou", la Nordiste a pris de plus en plus de place dans la "peinture" et ses statistiques ont gonflé : 6,8 points de moyenne, soit trois fois plus qu'aux JO, et aussi 4,7 rebonds et 0,8 contre, deux catégories dans lesquelles elle est la meilleure Française à l'Euro. Son apport a été crucial lors du premier match contre la Slovénie (16 points), lors du troisième (11 points) contre la Grèce et de la demi-finale (10 rebonds), toujours contre les Hellènes.

Malheureusement, elle a gâché sa finale en prenant sa quatrième faute dès le début de la deuxième période (4 points, 2 rebonds finalement). Sa méthode : l'exécution de mouvements sans fioritures, longuement travaillés à l'entraînement, qui lui permettent de faire jouer son avantage de taille, à contre-courant de la tendance qui est, comme chez les hommes, au "small ball", c'est-à-dire à des joueuses mobiles mais pas forcément immenses. Avec 1,97 m, elle fait partie du quintette des joueuses les plus grandes de l'Euro.


Championne de l'Euroligue


"Elle est près du cercle, il faut qu'elle sache faire des choses simples, mais ce n'est pas toujours facile. Il se passe des choses en-dessous d'elle qui peuvent la déstabiliser", souligne l'entraîneur Valérie Garnier, qui n'a pas emmené d'autre véritable "poste 5" à Prague.

La Nordiste, née à Dunkerque il y a 27 ans, s'est endurcie en signant à Koursk. Dans cette grosse écurie russe, elle a appris à assumer la pression qui pèse sur les joueuses étrangères. Le résultat a été à la hauteur des attentes. Dès sa première année, elle a remporté au mois d'avril la compétition phare en club, l'Euroligue (7,2 points, 4,2 rebonds de moyenne sur la saison), en battant en finale le Fenerbahçe de Sandrine Gruda. Pour accéder au Final Four, elle avait éliminé en quarts de finale les Tango de Bourges, l'équipe qu'elle venait de quitter après deux fructueuses saisons : un titre de championne de France en 2015 (son deuxième d'affilée après celui gagné avec Montpellier) et un trophée en Eurocoupe en 2016.


"Les petites dans les pattes"


"En partant à l'étranger, j'ai beaucoup appris, surtout sur le plan mental. Il y a eu des moments difficiles: la Russie, le froid, ça a été un changement radical pour moi. J'ai su trouver les ressources morales pour aller mieux. J'arrive à être plus positive, à prendre du plaisir sur le terrain alors que c'est quelque chose que j'avais un peu perdu. Je ne me prends plus la tête, je joue", explique la Française.

Le constat est partagé par Valérie Garnier. Au contact de stars comme l'Espagnole Anna Cruz, qu'elle affrontait en finale dimanche, ou l'Américaine Angel McCoughtry, elle a "franchi un palier". "Elle se sent en confiance. Elle s'est épanouie grâce à son expérience à l'étranger. J'espère qu'elle va maintenant devenir un cadre important de l'équipe de France", ajoute la sélectionneuse.



Héléna Ciak veut maintenant élargir son registre en travaillant sa détente et en devenant plus technique. Elle veut aussi prendre plus de rebonds, un exercice dans lequel l'envergure ne rend pas les choses aussi faciles qu'on pourrait l'imaginer : "On a les petites dans les pattes!", plaisante-t-elle.


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