Un sous-traitant a été condamné.
Le tribunal correctionnel de Dunkerque a relaxé lundi Total, poursuivi pour "homicide et blessures involontaires" après l'explosion ayant coûté la vie à un salarié de l'ex-raffinerie de Mardyck (Nord) en 2009. De son côté, le sous-traitant du groupe pétrolier, Ortec, société de nettoyage industriel poursuivie pour le même chef, a été condamné à une amende globale de 56.000 euros et un de ses salariés à 12 mois de prison avec sursis.
Le 29 janvier 2009, une terrible explosion avait retenti en milieu d'après-midi dans un hangar quelque peu en retrait de la raffinerie classée Seveso II, une secousse si violente que les tôles du bâtiment s'étaient décrochées. Dans la déflagration, un salarié, brûlé sur tout le corps, était décédé sous les yeux de ses collègues, dont cinq furent également grièvement brûlés.
"Je ne dors plus"
A l'origine de l'incident : l'inflammation d'un nuage de gaz autour d'un camion de pompage qui aspirait des boues résiduelles dans un bassin de rétention. Après plus de six ans d'instruction, liée à des investigations longues et des expertises complexes, il semblerait que le camion contenait encore plusieurs centaines de litres d'essence d'une précédente opération, qui auraient dû être retirées ("dépotées"), favorisant la fuite des vapeurs inflammables. Ortec était chargée le jour de l'accident de pomper des eaux usées dans ce hangar.
Le salarié condamné lundi s'était également porté partie civile en raison de ses multiples blessures. Lors du procès, en mai 2017, il s'était exprimé péniblement à la barre sur ses difficultés à évacuer son traumatisme, au-delà des séquelles physiques. "Je ne dors plus", avait-il dit.