Alors qu'ils intervenaient lors de la mise à l'eau d'une embarcation de migrants, trois policiers ont reçu des projectiles, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, sur la plage du Petit Fort Philippe. Le préfet du Nord s'est rendu sur place en signe de soutien.
Nouvelle illustration des tensions grimpantes entre forces de l'ordre et migrants. Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 1er octobre 2023, des membres des forces de l'ordre ont été pris à partie alors qu'ils tentaient d'empêcher le départ en mer d'une centaine de migrants sur la plage du Petit Fort-Philippe, près de Dunkerque.
Jets de projectiles
Trois policiers ont été blessés au cours de cette intervention, annonce la préfecture du Nord, sur X (ancienne Twitter). Il s'agirait de blessures légères provoquées par des jets de projectiles trouvés sur place, par "des passeurs et des migrants".
L'équipage aurait subi "un guet-apens", explique Arnault Boutelier, secrétaire zonal adjoint du syndicat Alliance police nationale. "Des collègues ont tenté de mettre en échec une traversée et c'est là qu'ils ont reçu des projectiles, comme ça arrive souvent", précise-t-il.
17 policiers et gendarmes blessés en 2023
Le préfet du Nord, Georges François Leclerc, s'est rendu sur place dans la nuit des faits, aux côtés des maires de Gravelines, de Fort Philippe et de la procureure de la République de Dunkerque. "Depuis le début de l’année, 17 membres des forces de sécurité intérieure ont été blessés par des passeurs", indique la préfecture.
Un migrant retrouvé mort
Ce même week-end, autre illustration de cette tragédie sans lien apparent, un migrant a été retrouvé mort samedi 30 septembre dans le canal de Bourbourg à Loon-Plage, à proximité d'un camp de réfugiés, indique le parquet de Dunkerque.
L'homme "a été ramené sur la berge par des migrants qui ont prévenu les secours", précisant que la nationalité et l'âge de la personne décédée était pour l'heure inconnus.
Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée au commissariat de Dunkerque, et une autopsie doit avoir lieu dans les prochains jours, a ajouté le parquet
Enfin ce lundi 2 octobre, c'est la brigade nautique de la Police Nationale du Pas-de-Calais qui répêchait un individu au large de Gravelines, alors qu'il tentait de traverser la mer du nord à la rame.
Tensions croissantes
En juin dernier, un équipage de gendarmerie avait été caillassé sur une plage de Calais. Une vidéo, publiée par le ministère de l'Intérieur britannique, témoignait de la virulence de cette agression.
Nous avions consacré, le 13 septembre dernier, l'un de nos reportages à cette montée croissante des tensions entre les candidats à l'exil et les forces de l'ordre, sur les plages du littoral du Nord Pas-de-Calais.
"C'est de plus en difficile pour eux, donc ils deviennent de plus en plus agressifs, observait une bénévole d'association. Ça se comprend aussi, ça fait des années que ça dure et ce n'est pas fini". La coordinatrice de l’antenne de Grande-Synthe Utopia 56 d'ajouter : "depuis cet hiver, on constate beaucoup de violences sur les plages et ce que l'on dénonce ce sont les violences policières surtout. Le gazage des groupes, y compris les femmes et les enfants."