Face à cette nouvelle technique de passage entre la France et le Royaume-Uni, la Préfecture tente de s'adapter en installant des barrages flottants. Explications.
C’est un phénomène récent sur les côtes de la Somme et du Pas-de-Calais. Des dizaines de migrants, immergés à moitié, attendent parfois plusieurs heures un bateau censé venir les chercher. Ce phénomène, en plein essor, est appelé "taxi boat". Pour les passeurs, c’est une manière d’assurer un départ vers l’Angleterre à leurs clients. Car ils profitent du droit maritime, qui empêche l’intervention des forces de l’ordre dès lors que l’embarcation navigue ou que les personnes sont à l’eau. Ainsi, les forces de l’ordre sont reléguées au rang de spectateurs de ces scènes, toujours plus nombreuses, et ne peuvent plus intervenir, impuissants.
Face à l’ampleur prise par ces “taxis boats”, la préfecture multiplie les tentatives pour tenter d’endiguer le phénomène. Dernière en date, la mise en place “de six barres métalliques de quatre mètres de long gréées par des bouées mises à l’eau”, dès ce week-end. Une sorte de barrage flottant censé retenir le départ de zodiacs depuis la rivière Authie vers l’embouchure située au nord de Fort-Mahon et la mer.
De plus, quatre blocs de défense, type “bloc stop” sont aussi installés pour empêcher la circulation de véhicules sur la berge. Ainsi, dès la mise en place du dispositif la “navigation et les activités nautiques sont interdites sur l’Authie dans une zone de deux cents mètres en aval du Pont-à-Cailloux” indique la préfecture, soit tout l’aval de la rivière jusqu’à la mer.
Depuis le début de l’année, la préfecture a observé l’apparition de 21 “taxis boats” dans la zone entre Fort-Mahon et Berck.