Leader de la course il y a dix jours, le Dunkerquois a dégringolé au classement, il est 9ème ce samedi. Il a subi une avarie et a rencontré des conditions météos défavorables.
"Je suis un peu le dindon de la farce", grinçait-il lors de sa dernière vacation, le 25 décembre. Englué dans un anticyclone, Thomas Ruyant (LinkedOut) voit les premiers s'envoler vers le cap Horn et les derniers fondre sur lui à vitesse grand V.
Ce samedi, le Dunkerquois est 9ème, à 340 milles nautiques (629 km) de la tête de course, après 48 jours de mer.
Une succession de revers
Pourtant, il y a dix jours le skipper de LinkedOut filait à toute allure en tête de la flotte. Mais, une nouvelle avarie l'a ralenti le 16 décembre dernier. Alors qu'il dormait, la soute de son bateau s'est remplie d'eau en moins d'une demi-heure.
Sous l'effet des vagues, les loquets d'une trappe se sont ouverts. Il naviguait à ce moment à 25 noeuds (près de 50km/h).
Il lui a fallu arrêter son bateau et mettre en route des pompes pour évacuer l'eau de son navire. 7 heures auront été nécessaires pour écoper 15 000 litres.
Ironie de l'histoire, c'est quasiment à ce même point de la course, qu'il avait dû abandonner en 2016, lors de la dernière édition, son bateau s'était littéralement désintégré en plein océan Pacifique.
Pour compléter le tableau, il est contraint de naviguer sur le côté gauche de son bateau, celui dont le foil est cassé. Il s'agit d'une aile placée sur la coque qui permet de faire décoller le bateau. Thomas Ruyant ne peut donc exploiter pleinement les capacités de son navire.
"La route est longue"
Depuis, Ruyant est décroché. Yannick Bestaven (Maître-Coq) et Charlie Dalin (Apivia) ont profité des conditions météos pour jouer les échappés.
Le trio naviguait groupé il y a encore trois jours. Au milieu du Pacifique, un anticylone inattendu s'est dressé face à eux. Chacun a essayé de voguer au plus vite, en suivant un mince couloir de vent, si difficile à lire qu'il s'est révélé être un mirage pour Ruyant, qui a calé.
Au Cap Horn, ultime cap du Vendée Globe, les leaders auront au moins 500 milles nautiques d'avance sur Thomas Ruyant, qui est condamné à l'exploit dans l'océan Atlantique, pour espérer rallier en tête les Sables d'Olonne, lieu de l'arrivée.
"J'ai la chance d'être un chasseur"
"La route est longue et je ne lâcherai pas, je resterai à 100% jusqu’au bout. La situation actuelle, ce n’est vraiment pas le meilleur des cadeaux. Je suis un peu dépité. Il y aura des jours meilleurs, je le sais", a-t-il assuré lors de la dernière vacation, disponible sur le site du Vendée Globe.
Thomas Ruyant a donc passé un Noël morose, tout près du point Nemo, la zone la plus éloignée de la terre.
Seul et en embuscade, il va devoir composer au mieux avec des conditions météos difficilement lisibles. Mais il l'assure, "j’ai la chance en ce moment d'être chasseur".