Sur le littoral, les ingénieurs étudient le recul des dunes et ses conséquences pour les habitations. Des mesures au centimètre près, qui témoignent de l'érosion.
À Zuydcoote, près de Dunkerque (Nord) et de la frontière belge, Adrien Cartier, ingénieur littoral chez Géodunes, arpente les dunes des plages avec son GPS.
Il relève le trait de côte, c'est-à-dire "la position du pied de dune qui marque la limite entre l’espace maritime et l’espace terrestre". Son but est d'évaluer au centimètre près le recul du littoral.
Cette opération doit être effectuée après chaque événement climatique ou a minima deux fois par an pour relever la dynamique du littoral.
Les blockhaus, marqueurs de l'érosion du littoral
Depuis la dernière intervention d'Adrien Cartier, près de quatre mètres de dune ont été emportés sous l’assaut des vagues.La tempête Ciara a entrainé une forte érosion et causé la chute d'un blockhaus de la plage de Zuydcoote. "Il était déjà en train de tomber", rassure Adrien Cartier.
Ce phénomène est fréquent sur la Côte d'Opale : "Ce sont des marqueurs de l’érosion côtière depuis la Seconde guerre mondiale", insiste l’ingénieur.
Des prévisions pour mieux gérer l’aménagement du littoral
Adrien Cartier constate et calcule les volumes de sable gagnés ou perdus sur tout le littoral de la région. Ces données sont ensuite transmises et analysées au laboratoire d'océanologie et de géosciences de Lille, pour connaitre l’ampleur de l’évolution du phénomène.Des photos prises sur plusieurs années d’une même dune sont également étudiées pour constater les érosions. Si pendant la première partie du XXe siècle, le littoral gagnait du sable, la situation s’est inversée à certains endroits dans la baie.
Une situation qui a des conséquences directes pour les habitants : "L’érosion peut à terme menacer des habitations s’il y en a derrière. Cela peut rendre le littoral plus fragile", explique Arnaud Hequette, enseignant-chercheur au laboratoire d'océanologie et de géosciences à Lille.
À Zuydcoote, le recul des dunes est estimé à plus de 30 mètres sur les quarante dernières années, même si celle-ci n’est pas considérée comme une zone à risques.