Si 2024 marque un ralentissement avec la diminution des aides, les hausses du coût de l'énergie en font toujours un choix intéressant, encore plus à l'heure où il faut réduire la place des énergies fossiles. Installer des panneaux solaires pour produire de l'électricité et baisser le montant de la facture, c'est le pari qu'a relevé la ville de Sainghin-en-Mélantois au sud de la Métropole lilloise.
Un choix que les habitants des Hauts-de-France sont de plus en plus nombreux à faire, 77% de production en plus l'an dernier par rapport à 2022. Pour autant, la région des Hauts-de-France est à la traîne parmi les régions françaises, et encore plus face à nos voisins belges qui produisent dix fois plus d'énergie solaire par habitant que nous.
Au sud de la métropole lilloise, la petite ville de Sainghin-en-Mélantois abrite un peu moins de trois mille âmes, connue pour son cadre verdoyant, la municipalité milite pour une énergie verte. Des panneaux solaires fleurissent sur les toits des maisons et aussi sur celui de la cantine scolaire.
Cette année, la commune a profité des travaux de la cantine scolaire pour en installer cent mètres carrés en autoconsommation. "Nous allons tirer profit de cette énergie pour toute la consommation de la cantine en temps réel," annonce Jean-Pierre Gorrillot, Adjoint au maire chargé des travaux. " Le surplus produit repart vers la cabine de distribution, auquel sont raccordés les autres bâtiments municipaux." Écoles, salle des fêtes, complexe sportif. Sitôt produite sitôt consommée, l’électricité en surplus est revendue à EDF. Ce modèle est aujourd’hui le plus courant. Au printemps, neuf familles du village l’ont adopté ensemble.
C'est la première commande groupée d’installations photovoltaïques de la région. "L'association Solaire en Nord a élaboré le cahier des charges, détaille Jean-François Ochin, propriétaire d'une installation photovoltaïque et adjoint au maire chargé de l'environnement. " Le fait d'avoir fait un achat groupé mais aussi d'être soutenu par l'association a été un réel atout pour la réussite du projet.
Producteur d'endives et d'électricité
Changement d’échelle pour cet agriculteur sainghinois, en 2017, il a posé six cents mètres carrés de panneaux voltaïques sur le toit de son hangar agricole, auxquels s'ajoutent les mille six cents nouveaux panneaux, bientôt opérationnels.
"En 2017, nous avons fait le choix de revendre la totalité de l'énergie au réseau EDF, déclare Christophe Mazingarbe, agriculteur. Nous revendions le double de ce que l'on achetait. En revanche, aujourd'hui, c'est l'inverse, nous achetons plus cher l'énergie de ce que l'on va revendre." Le coût de l’énergie a explosé. Le producteur d’endives va donc désormais autoconsommer une partie de l’électricité générée par ses nouvelles installations. "L'autoconsommation va être à peu près dix-huit pour cent d'énergie en moins acheté. Aujourd'hui, c'est une question de survie et ça n'était pas le cas en 2017. En 2024, nous avons besoin de cela pour diminuer les coûts le plus possible."
Produire et consommer local : cela vaut aussi pour l’énergie. La ville de Sainghin-en-Mélantois fait le pari du soleil pour engager sa transition.