Enfin les vacances : et si Gardincourt était la destination de rêve pour votre été ?

Si vous êtes du Nord, vous avez forcément déjà passé vos vacances à Gardincourt, et vous savez que si ce n'est pas exotique, c'est réconfortant. Et si vous n'avez aucune idée de la localisation de ce village typique des Hauts-de-France, inutile de le chercher sur une carte. Lisez plutôt cet article et vous comprendrez pourquoi Sophie Selliez a décidé d'écrire un roman sur "Les mois d'août à Gardincourt", paru chez Glyphe le 13 juin 2024.

Chaleur humaine, tradition familiale, parfum d'enfance... Et si Gardincourt était la destination idéale pour vos vacances d'été ? C'est ce que laisse entendre Sophie Selliez dans son livre, Les mois d'août à Gardincourt, paru chez Glyphe le 13 juin 2024. Découvrez trois raisons de vous plonger dans ce roman 100% du Nord.

1. Pour les références à la région

Attention, il n'est pas question ici d'une ville du Nord - Pas de Calais, mais d'une expression ch’ti bien connue. Passer l'été à Gardincourt, c'est ne pas partir, rester à la maison, en passant du jardin (gardin) à la cour. Le livre raconte l'histoire de Laure, une jeune fille qui grandit dans les années 90 dans le Nord. "Elle a une vie simple, précise Sophie Selliez, mais une frustration de ne pas partir en vacances, alors elle instaure un rituel d'écriture en s'adressant à elle-même une carte postale chaque été."

"Je passe les mois d'août à Gardincourt, comme disent les vieux de chez nous, raconte Laure, l'héroïne du livre. Un village qui ne figure sur aucune carte, aucun atlas. Gardincourt appartient au territoire et au langage de mon enfance dans le Pas-de-Calais comme il appartient à la mémoire de tant de gens du Nord. Gardincourt parce que le matin dans l'gardin, l'après-midi dans l'cour."

Si l'histoire est fictive, on retrouve tout de même beaucoup de l'autrice. Elle a le même âge que son personnage, elles ont toutes les deux grandi dans le nord de la France, et chacune passe régulièrement ses vacances à Gardincourt.

"J'ai beaucoup entendu cette expression chez les personnes âgées, se souvient Sophie Selliez, mais aussi chez mes amis dans les années 90/2000." Météo, briques rouges, bassin minier, solidarité, ducasse... On retrouve de nombreux éléments nordistes dans le roman.

"En me remémorant tous ces détails de l'enfance, j'ai voulu surfer sur la nostalgie et montrer comment on a d'abord envie de se détacher de ses racines modestes et provinciales pour briller, et comment le temps passant, on comprend mieux nos parents et nos racines. J'ai essayé d'aller chercher l'authenticité des émotions."

2. Parce que la trame est originale

Le principe de l'histoire, c'est de retrouver Laure de ses 8 ans à sa vie de maman, inexorablement, année après année, tous les mois d'août. L'on comprend alors ce qui a pu changer pour l'héroïne en un an. "Mon idée, sourit Sophie Selliez, c'était d'avoir un mois dans l'année qui soit décisif pour un personnage. J'ai choisi le mois d'août, parce qu'avec la rentrée des classes ou plus tard l'arrivée dans le monde du travail, c'est un moment de bascule, une transition, un passage."

Les mois d'août à Gardincourt est un livre qui parle de la vie simple. Comme à l'écoute d'une berceuse, on avance dans la vie d'une jeune fille qui devient une femme, à travers ses réjouissances et ses petits drames de l'intime.

En littérature, on explore surtout des choses fantastiques. Moi, j'aime faire l'éloge de la simplicité.

Sophie Selliez

Autrice

"En littérature, on explore surtout des choses fantastiques, extraordinaires, déplore Sophie Selliez. Moi, j'aime mettre en scène les gens de la vraie vie, de la vie simple, je dirais même faire l'éloge de la simplicité, parce qu'on peut s'identifier à des personnes qui nous ressemblent."

Et si petite, le personnage de Laure ne partait pas en vacances, plus tard ce ne sera pas non plus le cas, par manque de temps, manque d'argent, manque d'envie aussi. "Dans notre famille, c'est ainsi, constate-t-elle, on ne part pas en vacances. On est en vacances. Dans cet ici et non dans ce là-bas se loge une saveur que seuls les gens qui restent apprennent à apprécier."

3. Parce que l'histoire continue après le roman

Sophie Selliez est très active sur les réseaux sociaux. Connue sur Instagram sous le pseudo Du merveilleux dans l'ordinaire (devenu depuis le titre de son premier ouvrage), elle s'est lancée en publiant des petites choses merveilleuses de la vie quotidienne.

Cette assistante de communication, qui quittera bientôt son poste pour se lancer à temps plein dans l'écriture, fait toujours attention à "tisser un lien avec le lecteur, qui prolonge le livre". Après la publication de Du merveilleux dans l'ordinaire, recueil poétique compilant des photos, Sophie Selliez avait proposé aux lecteurs de lui envoyer leurs propres clichés.

Cette fois, et puisque dans ce roman Laure s'envoie chaque année une carte postale à elle-même, l'autrice souhaite "inviter les gens à se mettre en réécriture par la carte postale, qui se perd à cause des réseaux sociaux. Ils peuvent trouver une carte de Gardincourt ou d'ailleurs et l'adresser à la Maison de la poésie des Hauts-de-France."

Ensuite, Sophie les collectera pour monter une exposition et montrer le visuel des cartes mais aussi le texte. "Quand on raconte, on choisit des souvenirs, on en écarte d'autres, même rédiger une carte postale est une démarche d'écriture qui nécessite de faire des choix."

À partir de septembre, Sophie Selliez se lancera à temps plein dans l'écriture et l'animation d'ateliers et elle commence déjà à réfléchir à un prochain roman.

En attendant, Laure le dit parfaitement : "Août me préserve encore un peu. Ici je demeure la fille de mes parents, je peux aussi bien pêcher ou lire sous un arbre. Ici je me tiens hors du temps, je décide de rester une enfant." Retourner en enfance, joli programme garanti cet été en lisant Les mois d'août à Gardincourt, de Sophie Selliez.