La rencontre entre la France et la Belgique pourrait agiter les amateurs de foot à la frontière. Pour éviter de potentielles violences liées à l’Euro 2024 de football, les villes franco-belges ont pris des décisions radicales.
Impossible de traverser. À Comines, Wervicq ou encore Warneton, villes frontalières entre la France et la Belgique, les ponts seront complètement fermés à partir de ce lundi 1er juillet, à 16 heures. Des mesures préventives pour éviter les dérapages lors du match de football qui opposera les deux pays.
Une décision qui satisfait les frontaliers. “Il y a toujours eu des provocations”, affirme ce commerçant Wervicq, même s’il estime que les matchs se passent généralement bien. “Mais au niveau sécurité, il faut toujours viser haut.” Le match de l’Euro 2024 fait craindre des violences entre les supporters des deux pays.
Le souvenir de la demi-finale de la Coupe du monde 2018
Les riverains gardent en tête les débordements lors de la demi-finale de la Coupe du monde de 2018. Des centaines des supporters français avaient à l’époque tenté de traverser le pont de Comines pour narguer leurs voisins belges. Face aux actes de violences, son accès avait fini par être interdit.
“On aimerait tous être là, sous un grand écran, à regarder le match tous ensemble. Mais il y a toujours des gens qui vont chercher la bagarre”, déplore un habitant qui a assisté aux événements de 2018. À 36 ans, il a toujours vécu à Comines. Et pour lui, c’est sûr, le match de ce lundi 1er juillet, “va tourner à la catastrophe.”
On aimerait tous être là, sous un grand écran, à regarder le match tous ensemble. Mais il y a toujours des gens qui vont chercher la bagarre.
Un habitant de Comines
Alors par précaution cette année, des consignes ont été données : aucun événement public de masse, interdictions de rassemblements – donc un match sans fan zone –, mobilisation de nombreux effectifs de police, installation de barrages filtrants ou bloquants dès 16 heures le 1er juillet sur certains points de passage de la frontière.
“C’est une bonne chose, il faut éviter toute cette violence”, souffle une femme d’une cinquantaine d’années qui a vécu à Comines. “C’est rassurant quand même pour les gens qui habitent ici.”
Un dispositif exceptionnel
Ce dispositif important, à l’initiative d’Alice Leeuwerck, la bourgmestre de Comines, a été mis en place en collaboration avec une dizaine de municipalités françaises et belges. “En 2018 on a eu des cas de véhicules défoncés, des devantures de magasins cassées, du mobilier urbain endommagé”, explique l’élue. “On a dû prendre cette décision qui peut paraître une décision forte. Certains parlaient d’un retour aux mesures Covid… C’est vraiment exceptionnel ici vu le contexte.”
Pas d’inquiétude pour les travailleurs frontaliers : les ponts de Frelin et Houplines notamment resteront ouverts. Et les barrages pourront être levés si la situation le permet.
Avec Valentine Meyer