Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO), qui touche essentiellement moutons et brebis, a plus que quadruplé en France en huit jours, avec 190 cas confirmés au 22 août dans le nord-est du pays, contre 41 foyers le 14 août. Dans notre région, les départements du Nord et de l’Aisne sont particulièrement concernés.
“On s’attend à ce qu’il y ait encore de plus en plus de cas.” Jean-Christophe Rufin, vice-président de la FDSEA du Nord, ne cache pas son inquiétude : les Hauts-de-France sont particulièrement touchés par l’épidémie de fièvre catarrhale qui s’abat sur les troupeaux d’ovins cet été. La maladie se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation. “Dans certaines exploitations, des animaux en sont morts”, annonce Jean-Christophe Rufin. Pour autant, la détection de la maladie n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elle touche aussi les bovins, mais avec une mortalité très faible, et une baisse de production laitière pouvant aller jusqu’à 30%.
Avesnois et Thiérache particulièrement touchés
À en croire la carte diffusée par le Ministère de l’agriculture, visible ci-dessous, le Nord et l’Aisne sont les départements les plus concernés, notamment les territoires de l’Avesnois et de la Thiérache.
“C’est logique car c’est par ces territoires que la maladie est arrivée dans la région. Le premier cas recensé se trouvait dans l’Avesnois”, explique Jean-Christophe Rufin. “De plus, nous sommes un territoire d’élevage qui comprend de nombreuses haies, des mares, des zones humides, donc plus de moucherons, et c’est par eux que se transmet la maladie.”
De son côté, le ministère annonce avoir pris les mesures nécessaires pour tenter de freiner au plus vite la propagation de la maladie : “comme nous savions que la maladie était présente chez nos voisins européens, nous avons poussé pour qu’un vaccin puisse être développé et mis sur le marché dès le 5 juillet”, indique une conseillère du ministre de l’Agriculture en charge de la question. “Les vaccins ont finalement été mis à disposition des vétérinaires le 12 août.” Le premier cas en France a été recensé le 5 août. Selon la Fédération nationale ovine (FNO), la campagne de vaccination a donc été lancée trop tardivement : "On est bien dans une phase d'explosion. On aurait pu vacciner un mois plus tôt pour avoir l'immunité acquise au pic de l'épidémie", a déclaré à l'AFP Emmanuel Fontaine, en charge des affaires sanitaires à la FNO.
Jean-Christophe Rufin, lui, ne souhaite pas alimenter la polémique : “c’est vrai que l’on aurait pu avoir le vaccin quelques jours plus tôt mais je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand-chose. En tout cas aujourd’hui, les éleveurs des départements concernés ne doivent plus se poser de question, ils doivent vacciner leurs animaux pour les protéger.”
Une vaccination prise en charge à 100 %
D’autant qu’en France, cette vaccination est prise en charge à 100% par l’Etat, représentant pour l’instant un coût de 7,5 millions d’euros. Les éleveurs semblent répondre présents : 94% des quelque 6 millions de doses de vaccins commandées par le gouvernement ont été achetées par les vétérinaires pour protéger les troupeaux d’ovins. Un chiffre qui descend à 82% pour les bovins.
Pour le moment, six régions sont concernées par la zone de vaccination contre la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 : Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté.