A Grande-Synthe, le club de double dutch (corde à sauter artistique) avance en se battant contre les clichés

Faire de la corde à sauter à trois, ou en solo, de manière artistique, ce n’est pas que pour les petites filles. Démo avec le District Double Dutch à Grande-Synthe.

C’est l’histoire d’un coup de cœur qui se retrouve victime de préjugés ! Mocha, sportif, flashe sur le travail cardio d’un boxeur à Paris. Ce dernier utilise une corde à sauter. Nous sommes en 2011 et deux ans plus tard alors qu’il termine ses études à Londres, tout se concrétise avec la découverte du double dutch. Séduit, il l’importe dans le Dunkerquois et crée il y a cinq ans le club référent dans les Hauts-de-France, le District Double Dutch.

Sport complet consistant à créer et effectuer des figures acrobatiques avec des cordes à sauter, à plusieurs ou en solo, le double dutch est né dans les années 70 à New York dans le quartier populaire du Bronx. Dutch signifie « néerlandais » en anglais, ce qui rappelle que des immigrés hollandais à New York avaient importé cette discipline.
 


Mocha entend rapidement que la corde à sauter c’est « pour les filles ». Sourire aux lèvres, il confirme que souvent les enfants – mais pas que - ont cet a priori en tête… Un refrain que Shayem, champion de France de la discipline en solo c’est-à-dire en single rope, connaît bien. Lors d’une représentation à son lycée voici quelques mois, il avait souffert de cet a priori. Sur une affiche annonçant le show, son nom associé à la corde à sauter avait fait jaser, provoqué quelques vannes bien appuyées.
 

Une dizaine titres de champion de France


Vient le moment de la démonstration, en musique, s’il vous plaît…  Vitesse d’exécution, précision, on en prend plein les yeux, il faut dire qu’à force d’entraînement, les meilleurs du club deviennent de véritable athlètes. Si, les bambins du District Double Dutch, manient la corde à sauter avec beaucoup d’efficacité, les plus âgés font figure de véritables spécialistes de la discipline. En témoignent les nombreux titres de champions de France qu’ils ont décrochés ces dernières années.
 

Et les compétitions s’enchaînent à l’international – au Japon, aux USA - en août et décembre 2019 où les gamins de Grande-Synthe se sont rendus en petit groupe. Et peut-être prochainement au Canada en juillet 2020 pour des championnats du monde si de nouveaux titres de champions de France permettent une qualification.
 

Dans l’hexagone, cinq ou six clubs se tirent la bourre. Dont les plus fameux, Toulouse, Nantes  Paris, Gonfreville en Normandie et Grande-Synthe. Les places pour les compétitions internationales sont donc rares tout de même pour les quelque 70 membres du DDD.

A ce jeu, Mocha, Shayem et leurs potes tirent leur épingle du jeu. Leur truc, miser sur la chorégraphie, le côté artistique du double dutch, travailler la rythmique, la danse, les saltos, jour après jour. Tout en s’accompagnant des conseils de sa sœur, Asmâa-Chakir qui fait son travail de préparatrice physique, d’échauffement, et montre les limites de chaque articulation – parfois mises à rude épreuve – aux plus jeunes.
 
Mocha, en 5 dates
1989 : Naissance à Grande-Synthe le 6 octobre
2011 : flashe sur la corde à sauter à Paris
2013 : découverte du double dutch à Londres
2014 : Création du District Double Dutch
2019 : cinq titres pour le DDD aux championnats de France à la Ferté-Bernard et ouverture à Lille d’une antenne du DDD.
 
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