Grande-Synthe: des habitants donnent leurs cheveux pour une étude sur les perturbateurs endocriniens

La ville de Grande-Synthe a lancé une grande étude scientifique afin d'en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens, ces substances présentes dans de nombreux produits que nous consommons et qui perturbent notre système hormonal. 

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Une mèche de cheveux pour faire avancer la science. La ville de Grande-Synthe, dans le Nord, a lancé une grande étude scientifique destinée à en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens, ces substances présentes dans de nombreux produits du quotidien qui seraient néfastes pour la santé. Il s'agit de la plus grande enquête jamais réalisée en France sur ce sujet. 

Au total, 400 habitants de la commune ont accepté de donner une mèche de cheveux qui seront ensuite analysées par un laboratoire "indépendant" au Luxembourg. Les cheveux gardent en effet une empreinte de tout ce que nous consommons. Cela permettra ainsi de retrouver des traces de ces perturbateurs. 


Les perturbateurs endocriniens, c'est quoi ? 

Les perturbateurs endocriniens, ces substances au nom quasi imprononçable comme le bisphénol, les phtalates ou les halogénophénols, sont des substances qui interfèrent avec le système hormonal d'un organisme. Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), ils peuvent agir de trois façons : en perturbant la production ou la régulation des hormones, en bloquant la transmission du signal hormonal ou en mimant l’action d’une hormone naturelle entraînant ainsi une réponse hormonale qui n'aurait pas lieu d'être. 

Or, perturber le système hormonal n'est pas anodin, loin de là. Les hormones régulent de très nombreux comportements du corps comme le rythme cardiaque, la puberté mais aussi la faim ou le sommeil. Les perturbateurs endocriniens favoriseraient ainsi les cancers, l'obésité, le diabète ou les les problèmes cardiovasculaires. "Je m'interroge, par exemple,sur la montée de la fréquence du cancer du sein chez les jeunes femmes", raconte ainsi Erick Verlet, chef service endocrinologie du centre hospitalier de Dunkerque. "Avec cette étude, il faudra faire le lien entre ce que l'on trouve dans les cheveux, les perturbateurs endocriniens et les conséquences éventuelles."


On va secouer le cocotier ! Il faut aussi arrêter de mettre sur le marché des produits qui contiennent des poisons.


Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits du quotidien comme les cosmétiques, les emballages alimentaires ou encore les jouets pour enfants. L'objectif de l'enquête à Grande-Synthe est ainsi de prouver leur dangerosité. "On va secouer le cocotier ! On ne pourra plus nier que le problème existe", explique le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême. "Il faudra ensuite prendre des décisions politiques. On peut toujours faire de la sensibilisation et de la prévention mais il faut aussi arrêter de mettre sur le marché des produits qui contiennent des poisons."

Les derniers échantillons de cheveux seront récoltés en janvier. Les résultats de l'étude sont attendus en juin 2018.


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