"Il y a une profonde colère", la grève du 5 décembre s'annonce suivie dans les Hauts-de-France

Les agents de la fonction publique sont appelés à la mobilisation ce jeudi 5 décembre. Une grève qui s'annonce "massive", selon les syndicats.

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"Même si le gouvernement est censuré, nous manifesterons ce mercredi". Fanny Lemaître se prépare à déambuler dans les rues de Lille, "on a beaucoup de retours de collègues grévistes", assure la secrétaire générale adjointe du SNICT-CGT pour le CHU de Lille.

Le monde de la santé largement mobilisé : ce qui ne passe pas selon elle, ce sont les 3 jours de carences imposés en cas d'arrêt maladie. "3 jours et 90% du salaire ensuite, imaginez-vous la perte financière pour les infirmières et les aides-soignantes". Sans parler, ajoute la représentante syndicale, du risque encouru pour leurs patients : "même grippées, elles vont réfléchir à deux fois avant de se mettre en arrêt!"

Et si le gouvernement est censuré ? "Ça ne changera rien, assure Fanny Lemaître, il faut continuer à mettre la pression car on n'est malheureusement pas convaincu que la situation sera meilleure avec un potentiel nouveau gouvernement."

Un enseignant sur deux gréviste

Même son de cloche du côté des enseignants. La mobilisation s'annonce "massive" en primaire, maternelle et au collège où plus d'un professeur sur deux devrait se déclarer gréviste, selon les chiffres du Snes-FSU.

"Des écoles vont être fermées, prédit même Véronique Hourez, secrétaire académique pour le SGEN-CFDT 59-62. Elle a prévu de manifester dès le matin, à Arras, avec ses collègues, "certains m'ont demandé comment faire grève, ils n'ont jamais fait ça, ne savent pas comment s'y prendre, mais là, ils sont usés".

En plus des 3 jours de carence, elle cite un mal-être général chez les enseignants : "l'image de l'éducation nationale est très mauvaise, le métier n'est plus du tout attractif, il suffit d'écouter les propos de Nicolas Sarkozy, très méprisants, il insinue qu'on ne fait rien."

À l'université, pas de déclaration d'intention de grève, mais là aussi, le mouvement s'annonce suivi : "il y a une profonde colère, témoigne Claire Bornais, pour le SNESUP-FSU de l'université de Lille, on nous demande toujours de faire des économies, les réunions qui se tiennent en ce moment à la faculté sont très tendues." Des économies et un pouvoir d'achat toujours en baisse.

"On a perdu 25% de pouvoir d’achat ces quinze dernières années, l'équivalent de 3 mois de salaire par an"

Claire Bornais, représentante du SNESUP-FSU pour l'université de Lille

Le personnel de la faculté de Lille, fermée mardi 3 décembre pour dénoncer une "situation financière dramatique", veut aussi se faire entendre sur le volet recrutement : "on demande simplement des moyens pour faire correctement notre travail, poursuite Claire Bornais, quand il manque un collègue, c'est aux autres d'assurer."

D'autres mouvements en décembre

Dans les transports, une grève est prévue mais plus tard dans le mois. Les syndicats de la SNCF ont lancé un mouvement reconductible pour le 11 décembre, contre le démantèlement du fret.

Quant aux transports publics, comme Ilévia dans la métropole lilloise, un appel à la grève est annoncé par la CGT pour le lendemain, le 12 décembre. "Il faut continuer à se faire entendre quoi qu'il se passe d'ici là, prévient Mohamed Farhi pour la CGT Ilévia, nos revendications sur le pouvoir d'achat ou autres, ne sont pas liées à ce gouvernement mais à tous les politiques."

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