Les Hauts-de-France sont la deuxième région de France métropolitaine la plus concernée par la pauvreté monétaire derrière la Corse. Les familles monoparentales et les moins de 30 ans sont les plus exposés. La disparité entre les territoires est impressionnante.
L’INSEE publie ce mardi 3 octobre 2023 un panorama de la pauvreté dans la région. Revenus selon l’âge, insertion sur le marché du travail, familles monoparentales, accès au logement...
Mesurer la pauvreté à l’échelle des territoires des Hauts-de-France, avec un objectif : "mieux cibler, moins saupoudrer et mieux évaluer toutes les actions mises en place pour lutter contre la pauvreté", indique Sylvie Charrière, commissaire à la lutte contre la pauvreté dans les Hauts-de-France.
Panorama de la situation.
Plus d’un million d’habitants des Hauts-de-France vit sous le seuil de pauvreté
C’est une donnée qui n’évolue que très doucement années après années tant la pauvreté est systémique et l’inertie sur ces indicateurs forte. En 2020, 17,2% de la population des Hauts-de-France vit sous le seuil de pauvreté, contre 14,4% en France métropolitaine.
Les Hauts-de-France sont la deuxième région de France métropolitaine la plus exposée à la pauvreté monétaire derrière la Corse.
Le taux de pauvreté, fixé au seuil de 60% du niveau de vie médian, correspond à 1 120 euros mensuels nets en 2020 pour une personne seule. Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, le montant du revenu disponible équivalent au seuil de pauvreté est de 2 350 euros mensuels nets.
Ainsi, en 2020 dans les Hauts-de-France, 1 032 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Les moins de 30 ans et les familles monoparentales particulièrement exposés à la pauvreté
Dans les Hauts-de-France, elles sont les deux catégories de la population les plus exposées à la pauvreté monétaire.
En 2020, plus d’une personne sur trois vivant dans une famille monoparentale se situe sous le seuil de pauvreté. C’est 6 points de plus que la moyenne nationale.
Les plus jeunes sont également particulièrement exposés à la pauvreté dans la région.
Ainsi en 2020, 28,3% de la population des ménages des Hauts-de-France dont le référent a moins de 30 ans sont sous le seuil de pauvreté monétaire, contre 22,4% en France métropolitaine.
Une disparité importante entre les territoires de la région
Parmi les 5 départements des Hauts-de-France, seul l’Oise enregistre un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale qui s’élève à 14,4%. Dans le Nord, il dépasse les 18%, suivi par l’Aisne, le Pas-de-Calais et la Somme. Ces quatre départements font partie des plus pauvres de France métropolitaine.
*EPCI = Groupement de communes
Plus on zoome dans les territoires, plus les disparités sont importantes. Ainsi, c’est à Creil (Oise) que l’on enregistre le taux de pauvreté le plus important de la région : 29,5% des habitants survivent avec moins de 1 120 euros nets par mois. Ce taux de pauvreté est le plus élevé de France à l’échelle d’une agglomération.
À noter que plus d’1 habitant sur 4 domicilié à Maubeuge ou Fourmies vit sous le seuil de pauvreté. À quelques dizaines de kilomètres de là autour de Genech (Nord), le taux de pauvreté dépasse à peine les 7%, soit plus de 20 points de différence.
Prédominance de ménages pauvres éloignés de l’emploi et vivant en logement social
Dernier enseignement de cette étude menée par l'INSEE : près du quart des ménages qui survivent sous le seuil de pauvreté dans les Hauts-de-France présentent deux caractéristiques : être éloignés de l’emploi et vivre dans un logement social.
23,2% des ménages pauvres de la région présentent ce profil, contre 17,2% en France métropolitaine. Un chiffre élevé qui s’explique par l’importance du parc social et les fragilités du tissu économique régional, notamment dans les anciens territoires industriels comme le bassin minier ou la Sambre.