IVG dans la Constitution. "Il faut sanctuariser ce droit" : Xavier Bertrand appelle les sénateurs réfractaires de son parti à voter pour

La constitutionnalisation de l'IVG est en plein débat au Sénat ce mercredi 28 février. Si certains groupes parlementaires ont donné une ligne directive, comme les socialistes et les communistes, d'autres ne se sont pas prononcés. C'est le cas des Républicains, que Xavier Bertrand exhorte de voter en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution.

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Le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'est prononcé : il faut constitutionnaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Il exhorte même sa famille politique, Les Républicains, à voter en ce sens à l'issue du débat qui se tient ce mercredi 28 février au Sénat.

Une tribune pour l'histoire

Dans une tribune en ligne pour le magazine Elle, l'homme politique note qu'il lui paraît "hors de propos de prétendre qu'il n'y a pas de consensus, lorsque 86 % des Français - et surtout 90 % des Françaises - souhaitent la constitutionnalisation de l'IVG selon un sondage IFOP de novembre 2022. Et il me paraît hors de propos de refuser cette inscription du fait d'arguties juridiques".

Il admet qu'il a pu "aussi arriver à la droite et au centre de se tromper de combat, ou de ne pas saisir assez vite la nécessité d'évolutions aussi positives que la parité en politique". Le président de Région souhaite que son bord politique ne commette pas la même erreur.

Il appelle "les sénateurs LR à voter, le 28 février prochain, la loi constitutionnelle". Ce vote permettrait d'envoyer un message au monde : "l’engagement de la France en faveur de l'égalité, de la liberté, de la dignité de la femme est consubstantiel à notre République, et nous défendrons les droits des femmes contre tous les obscurantismes, sur notre sol national comme à l'international".

Ce n’est pas seulement notre droit qui sera davantage armé. C’est aussi notre société qui sera confortée dans ses valeurs.

Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France

Magazine Elle

"Faire de la politique, c'est aussi anticiper"

Invité sur Franceinfo ce 28 février, il a réitéré sa demande de "voter pour que le droit à l'avortement" pour que "tout ce qui est contenu dans la loi Veil, soit sanctuarisé, protégé dans la Constitution". Et même si on lui dit qu'il n'y a pas de risque à ce que ce droit soit remis en cause, Xavier Bertrand en est convaincu : "faire de la politique, c'est aussi anticiper". Il cite les exemples de la Pologne et de la Cour suprême étasunienne pour démontrer que le droit à l'IVG n'est jamais totalement acquis.

"Qui aujourd'hui est capable de dire que dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 20 ans, ce droit ne sera pas écorné ? Qu'on ne cherchera pas à revenir en arrière ?". Pour lui, les droits des femmes ne sont jamais assez sécurisés, "donc il faut sanctuariser ce droit à l'avortement dans la Constitution et je souhaite que derrière, il n'y ait pas d'argumentation juridique savante pour retarder ce principe".

Face aux propos de Gérard Larcher qui avançait au micro de RMC le 15 février dernier que "la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux", Xavier Bertrand répond : "pourtant, la partie sociale, ça compte, depuis le préambule de la Constitution tel qu'il a été enrichi en 1946. Ces droits sociaux, ça compte, et c'est un besoin dans un pays comme la France, qui n'est pas n'importe quel pays, de voir sanctuariser un certain nombre de choses".

Il nuance toutefois en expliquant qu'on "n'est pas obligés de courir après les évolutions de la société", mais il reconnaît que son groupe politique n'a pas entendu, notamment, "l'aspiration, à l'époque, de ces personnes de même sexe qui voulaient se marier", faisant référence à la loi sur le mariage pour tous. "On n'a pas entendu, justement, leurs cris et leur sincérité. Je pense que c'est ça qui nous a marqués. Et là, ce que me disent de nombreuses femmes, c'est aussi un cri qui est profondément sincère et encore une fois, il faut être capable d'entendre, de respecter et de voter".

Que peut-on attendre des sénateurs des Hauts-de-France ?

Du côté des sénateurs socialistes, le vote sera clair. Ce mercredi matin, Rémi Cardon, sénateur de la Somme a écrit sur X (anciennement Twitter) : "à l'heure de faire de la France le premier pays du monde à inscrire cette garantie - plus que jamais menacée - dans la Constitution, notre main ne doit pas trembler !".

Même chose pour les communistes qui appellent à garantir ce droit "pour les femmes en France" et à envoyer "un signal fort aux femmes du monde entier qui se battent pour le droit à disposer librement de leur corps". Dans les Hauts-de-France, Eric Bocquet, sénateur du Nord, est le seul encarté au PCF.

Difficile de dire ce que les deux sénateurs RN de la région voteront. Aucune directive n'a été donnée par la tête du parti, mais Marine Le Pen a voté pour lors du vote à l'Assemblée nationale.

La balle reste dans le camp des Républicains, en majorité au Sénat avec 132 membres, apparentés ou rattachés sur 348. Dans les Hauts-de-France, on compte 7 sénateurs LR sur 28.

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