Simon Denissel et Quentin Tison représentent les meilleures chances régionales sur 1 500 mètres. 3 min 33 sec 50 centièmes est le chrono minimal à accrocher pour se qualifier pour les J.O. avant le 30 juin. Mais ensuite, seulement deux places pour 10 à12 coureurs seront attribuées. Nos deux Nordistes seront-ils au rendez-vous ?
Retour aux premières amours : un cross départemental pour commencer l’année 2024. Simon Denissel et Quentin Tison, aux couleurs de l’ACFC, l'Association des coureurs de fond du Cateau-Cambrésis, survolent la course. Tout en gérant leur effort car il n'est pas question de se blesser, année olympique oblige.
"Ça laisse pas mal de traces, j’ai préféré lever le pied, c'est dur musculairement, ça faisait mal quoi !", exprime Quentin.
Un simple décrassage est prévu au programme du jour : un entraînement étudié au millimètre pour les deux Nordistes qui ont bousculé leurs habitudes en cette année de préparation en vue des JO de Paris 2024.
"J’étais vraiment plus fort partout à l’entraînement. Sauf qu’on demande d’être fort en compétition. Sur l'aspect mental, je m’engageais trop sur les entraînements et pas assez sur les courses. Et du coup, j'ai décidé cette année de me débrouiller seul. Sur le plan mental, ça me permet de me dépasser, ça me libère", explique Simon sur sa situation.
Quentin, lui, a tout changé cette année, "J'ai quitté ma région natale (il est né à Auchel, Pas-de-Calais) pour vivre du côté de Nancy", sourit l'intéressé. "Changement de coach, Quentin travaille désormais avec Fred Fabiani, qui a une expérience en demi-fond en sprint et qui travaille sur des bases scientifiques".
Une science de la course qui demande un investissement de tous les instants. Les deux athlètes ont pu prendre une année sabbatique, financée en grande partie par leur président de club et chef d’entreprise, Charles Blangis.
"C’est une passion naturelle, j'ai toujours fait de l'athlétisme jeune ! Ensuite je suis admiratif devant des athlètes, comme eux qui sacrifient beaucoup de choses pour arriver à une qualification aux J.O. ! Ce sont des garçons courageux, avec beaucoup de volonté, ça donne envie d’aider !", explique Charles Blangis à propos des raisons de son engagement auprès de Simon et Quentin.
À l’heure actuelle, il y a potentiellement 10-12 personnes qui peuvent valider leur ticket pour les JO, il faudra être dans les 2 places restantes
Quentin Tison
En demi-fond, Quentin Tison, 27 ans, et Simon Denissel, 33 ans, incarnent depuis de longues années les meilleurs espoirs régionaux. Avec notamment en 2013 le bronze décroché par Simon lors des championnats d’Europe en salle.
Le hic, c’est qu’à l’échelle nationale, la concurrence est particulièrement rude sur 1500 m. "À l’heure actuelle il y a potentiellement 10-12 personnes qui peuvent valider leur ticket pour les JO, il faudra être dans les 2 places restantes. Mais cette concurrence est une aide pour la rigueur de l'entraînement, pour progresser et s’entraîner avec des gars qui visent les Jeux, explique Quentin Tison quj précise : La vérité reste la compétition".
Sauf que là encore, les athlètes ne maîtrisent pas tout : "conditions climatiques", "avoir un bon lièvre", "les bons coureurs, qui ne se mettent pas devant pour ralentir"... Autant de paramètres qui limiteront les possibilités pour les sociétaires de l’ACFC de réussir les minima requis d’ici au 30 juin.
Simon en est le plus proche actuellement, avec un record personnel à 8 dixièmes du chrono de référence. La dure réalité des athlètes de haut niveau qui courent toute leur vie en quête d’une destinée olympique.