Dans le Nord et le Pas-de-Calais, 16 athlètes handisport vont rejoindre la capitale pour se frotter aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. On vous les présente.
Si chanter "Que je t'aime" de Johnny, faire des clappings avec les athlètes et porter des maillots tricolores vous manque déjà, vous souffrez peut-être - comme une majorité de Français - de la nostalgie des JO.
Mais pas de panique, le 28 août la capitale remet le couvert pour la quinzaine des Jeux Paralympiques de Paris 2024. L'occasion de faire connaissance avec les athlètes du Nord et du Pas-de-Calais qui vont défendre les couleurs de la sélection tricolore. Au total 16 ch'tis seront présents dans 7 disciplines.
La liste de tous les qualifiés du Nord Pas-de-Calais disponible ci-dessous :
Alexandra Nouchet et Dimitri Jozwicki qualifiés en para-athlétisme
L'athlétisme made in Tourcoing espère bien rafler des médailles pendant ces Jeux. Il pourra notamment compter sur le talent de Dimitri Jozwicki, l'athlète de 27 ans engagé en catégorie T38.
S'il s'est d'abord essayé au Rugby, il va se tourner vers l'athlétisme après avoir vu les performances d'un certain Christophe Lemaître lors des Mondiaux de 2010. Atteint de paralysie cérébrale, il souffre d'une fatigue musculaire plus importante que la moyenne ainsi que de soucis de coordination. Mais cela ne l'empêchera pas de briller depuis 2016 dans de multiples compétitions. Nous l'avions rencontré il y a trois ans, alors en pleine préparation pour les Jeux de Tokyo, où il finira aux pieds du podium, à la cruelle 4ème position.
Chez les femmes, les espoirs se portent sur Alexandra Nouchet, la Lilloise de 26 ans. Comme son compatriote masculin, elle s'est essayée à une autre discipline avant de briller en para-athlétisme : la natation. Elle pratique désormais le 100 mètres, le saut en longueur et le lancer de poids.
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Un trio nordiste en paratriathlon
Pierre-Antoine Baele, Louis Noël et Antoine Perel vont se frotter au triathlon paralympique dans trois catégories différentes. Respectivement en PTS4, PTWC et PTVI.
Tout comme pour le triathlon olympique, ils vont réaliser trois épreuves : la natation, le cyclisme et la course. Le palmarès des Nordistes est prometteur pour la quinzaine paralympique. Pierre Antoine Baele a fini vice champion du monde en 2023, Antoine Perel y a quant à lui décroché le Bronze et Louis Noël a fini 4ème aux derniers championnats d'Europe.
Souhad Ghazouani, la multimédaillée paralympique
C'est une athlète qui n'a plus rien à prouver, mais qui espère bien décrocher une nouvelle médaille à Paris. Avec ses 5 médailles paralympiques, Souhad Ghazouani est une athlète de référence en para-haltérophilie. Certains la considèrent même comme l'une des meilleurs haltérophiles du monde.
La native de Saint-Saulve dans le Nord est née avec un spina-bifida, une malformation de la colonne vertébrale qui la paralyse des deux jambes. France Paralympique ne tarit pas d'éloges sur l'athlète : "positive et terre à terre", "humble et ambitieuse", qui "ne cesse de s'entraîner pour toujours être au niveau".
Si elle semble irréprochable à l'entraînement, elle est toute aussi constante dans ses performances : elle n'a manqué aucuns Jeux Paralympiques depuis ceux d'Athènes en 2004 et a gagné une médaille à chacune de ses participations.
Cinq athlètes engagés en paracyclisme viennent du Nord
Véritable terre de cyclisme, le Nord envoie cinq athlètes pour rouler sur les Jeux Paralympiques. On retrouve notamment trois licenciés du Dunkerque Littoral Cyclisme, Thomas Peyroton Dartet, Kévin le Cunff et Anne-Sophie Centis, ainsi que deux coureurs Cofidis, Mathieu Bosredon et Gatien Le Rousseau.
Pour tenter d'aller chercher une médaille, Anne-Sophie Centis pourra compter sur le soutien d'Élise Delzenne, sa guide. Atteinte d'un glaucome, la cycliste perd définitivement la vue à l'âge de 20 ans, mais grâce à sa guide, elle brille sur son vélo.
Le rôle de guide en handisport est assez méconnu du grand public, mais ô combien crucial selon le handicap de l'athlète. Ils s'effacent derrière eux pour les amener vers la victoire. Souvent bénévoles, ils sont à leurs côtés lors des performances, mais aussi dans leur vie quotidienne. Anne-Sophie Centis montera en selle avec Élise Delzenne, en tandem, pour aller chercher une médaille.
Fayçal Meguenni en Boccia, la discipline 100% paralympique
Pour ces Jeux Paralympiques de Paris 2024, seules deux disciplines n'ont pas leur équivalent olympique : le goalball et la boccia. Cette dernière est un jeu de précision et d'adresse qui s'apparente à la pétanque. Pratiquée en fauteuil roulant, son principe est simple. Chaque joueur dispose de six balles et la lance auprès d'un cochonnet appelé "Jack".
C'est Fayçal Meguenni qui représentera le Nord dans la discipline. Le natif de Grande-Synthe a découvert ce sport à l'Institut d'Éducation Motrice à l'âge de 8 ans. Depuis, il multiplie les titres de champions de France et est le meilleur joueur de l'hexagone. À Paris, il participera à ses premiers Jeux Paralympiques.
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Trois Villeneuvois au volley assis masculin
Cette discipline assez méconnue reprend les mêmes principes que le volley traditionnel, à l'exception que les joueurs sont assis. Pour se déplacer, ils glissent au sol et doivent maintenir pendant toutes les phases de jeu un contact avec le sol.
Pour ce faire, le filet est logiquement placé plus bas, et le terrain réduit. Les rencontres se font à 6 contre 6 et se déroulent en 3 manches gagnantes. La discipline a fait sa première apparition aux jeux d'Arnhem en 1980.
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Le club de Villeneuve d'Ascq, l'ASVAM, voit ainsi trois de ses joueurs sélectionnés pour l'évènement : Mamadou Bah, Matthieu Jagu et Romain Wolniewicz.
Justine Beve au para-tir sportif
Membre de l'armée des champions, qui se compose de sportifs de haut niveau valides ainsi que de para-athlètes engagés au sein du Secrétariat Général pour l'Administration (SGA), Justine Beve va devoir viser dans le mille pour décrocher une médaille.
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La Blendecquoise découvre le para-tir en 2013. Vice-championne d’Europe R5 et championne du monde R5 et R9 par équipe, elle participera à ses premiers Jeux paralympiques à Paris 2024.
Les catégories en handisport
En handisport, les différentes disciplines se déclinent en catégorie, selon le handicap de l'athlète. L'objectif étant de "certifier des compétitions équitables entre chacun des concurrents" détaille Paris 2024. Cette déclinaison suit des règles strictes et une logique commune, bien que tous les sports aient leur particularité, du fait de leur histoire et/ou de la forme de leur pratique.
Appelées "catégories", elles se composent de lettres et de chiffres. La (ou les) lettre(s) font référence au sport pratiqué par l'athlète. Par exemple on utilise le "S" pour la natation (comme swimming en anglais) ou PR pour le para-aviron (para-rowing en anglais).
Le chiffre fait quant à lui référence au handicap. "Plus le nombre est grand, plus le handicap est léger et inversement" détaille le site de Paris 2024.
Prenons l'exemple du Nordiste Pierre-Antoine Baele pour y voir plus clair. Il concourt en paratriathlon, dans la catégorie PTS4. Les lettres "P" et "T" font référence au paratriathlon, le "S" signifie qu'il effectue l'épreuve debout et le 4 fait référence à son handicap. Dans les catégories PTS2 à PTS5 les athlètes ont un handicap de membre supérieur et/ou inférieur qui ne nécessite ni l'usage d'un vélo à mains, ni d'un fauteuil roulant. Dans cette catégorie, l'utilisation de prothèses pour les membres inférieurs est autorisée en cyclisme et en course.
En paratriathlon d'autres catégories existent comme la PTVI 1 à 3 pour les athlètes porteurs d'un handicap visuel, ou PTWC 1 ou 2, pour ceux qui se déplacent en fauteuil roulant. Toutes les catégories sont disponibles ici.