Loin du Bronx où il naît dans les années 70, le breakdance sera une épreuve officielle des JO de Paris 2024 sur la place de la Concorde, lieu on ne peut plus emblématique, à un saut d'un palais présidentiel. Voilà 60 ans que cet art de la rue essaime dans le monde, le plus souvent dans des lieux minés par le chômage. Roubaix, Grande-Synthe et Dunkerque abritent-ils les futurs champions olympiques de Break ? Réponse dans ce documentaire de Sophie Vernet.
Les 9 et 10 août 2024, le breakdance sera pour la première fois sport Olympique. C'est sur la place de la Concorde que Bboys et Bgirls s'affronteront, en battles.
Cette discipline issue du Hip-Hop avait fait une première apparition aux JO en 2018 à l'occasion des Jeux Olympiques Juniors de Buenos Aires. Ce fut un énorme succès public et le comité olympique l'inscrit officiellement à la liste des épreuves de 2024.
Le calaisien Martin Lejeune, médaillé d'or de la discipline en 2018 participera-t-il aux épreuves parisiennes ?
À moins de 300 jours des olympiades parisiennes, Sophie Vernet a rencontré les champions et les espoirs du breakdance dans le Nord Pas-de-Calais. Des artistes/sportifs entraînés par les pionniers de la discipline dans notre région.
Il y a d'abord Jean-Pierre, fils d'immigrés qui, pour éviter les pancartes racistes des clubs locaux ("interdit aux chiens et aux immigrés" :-(), filait rejoindre les boîtes de nuit belges au début des années 80. Des militaires américains en poste outre Quiévrain jouaient les DJ's sur des sons Hip-Hop ramenés de New-York pendant leurs permissions.
Jean-Pierre qui participera à la mythique émission de Sydney H-I-P H-O-P alors que celle-ci décide de délocaliser ses studios dans les régions en pointe sur cette dance qui donnait une visibilité à ceux qu'on ne voyait jamais autrement que par le biais des faits divers : noirs et beurs.
Jean-Pierre formera une nouvelle génération dont émanera le désormais chorégraphe Brahim.
Après des années de répétitions et des battles dans les halls d'immeubles, Brahim obtient de la ville de Roubaix l'ouverture d'une salle dans le quartier de l'Alma.
Le breakdance pose ses valises et essaime dans la région. Le breakdance est une dance exigeante, difficile, acrobatique mais hautement inclusive. Au-delà des "renois" et des "rebeus", avec un simple jogging et des baskets, n'importe qui peut breaker : petits, grands, minces, gros, filles ou garçons, rastas ou rouquins, les battles sont ouvertes à tous.
Né dans le Bronx et les ghettos américains afin de se défier autrement que par la violence armée, le break semble toutefois se développer dans des villes à la situation économique similaires. Roubaix, Calais, Dunkerque, Grande Synthe, Hénin-Beaumont minées par les fermetures d'usine, un taux de chômage toujours plus en hausse et des jeunes en mal de loisirs légaux et gratuits.
Si je n'avais pas fait de break, j'aurais sûrement fait n'importe quoi
Mathéo alias Kid Mario
Le Break aux JO
A Grande Synthe, c'est désormais Abdel qui entraîne Martin, Emma, Mario et les accompagne dans les épreuves qualificatives qui se déroulent un peu partout en France et dans le monde jusqu'au mois de mai.
Seuls 32 danseurs venus du monde entier (16Bboys et 16Bgirls) s'affronteront en battles par poules de 4. Actuellement, un seul français est qualifié. C'est Danny Dann, déjà vainqueur des championnats d'Europe 2022 à Manchester.
A l'heure où nous écrivons ces lignes restent 2 inconnus de taille : les noms du DJ et du MC (maître de cérémonie) qui officieront sur scène avec les danseurs.
La page breaking du site officiel Paris 2024
Et si vous voulez rester "hype" en regardant les épreuves avec vos enfants et petit-enfant, vous avez le temps de réviser le vocabulaire du Hip-Hop sur Et toi en 2024 ?
Voir cette publication sur Instagram
Break Nord
A voir le jeudi 7 décembre 2023 à 22h50 sur France 3 Hauts-de-France
A revoir jusqu'au 7 janvier 2024 sur France.tv (replay gratuit)
Un film de Sophie Vernet
Une coproduction BO TRAVAIL ! et France Télévisions