DOCUMENTAIRE. Loin de la COP 28, enfants et enseignants prennent l'avenir de la planète en main en allant "à l'école du climat"

D'un côté, une école "des villes" (Nogent sur Oise), de l'autre, une école "des champs" (Houtem). L'une en France, la seconde en Belgique. Des élèves de primaire et de maternelle. Mais 2 professeures des écoles pour lesquelles l'éducation au climat et à la nature paraît le meilleur moyen d'agir sur la crise climatique.

Selon David Wilgenbus, directeur de l'Office pour l'Education au Climat, "plus de 90% des enseignants de la planète veulent enseigner le changement climatique mais plus des 2/3 ne savent pas comment le faire."

Les héros du film d'Isabelle Bonnet-Murray

À Nogent-sur-Oise et à Houthem (Belgique), Emmanuelle Laporte et Peggy Delbecque, deux professeures des écoles ont décidé d'entraîner leurs élèves - respectivement en primaire et en maternelle - aux enjeux climatiques.

Ce film raconte une année de leur apprentissage à des bouts de chou qui n'ont parfois jamais mis un pied en forêt, des enfants qui pensent que les légumes poussent en supermarché, que les poissons sont carrés ou les vaches violettes - en caricaturant un peu le trait, il est vrai.

Comment enseigner le climat à de jeunes enfants

Si elles n'écartent pas le danger du changement climatique, leur pédagogie se veut rassurante et loin de l'éco-anxieté que le sujet provoque chez les adultes. Par nature, les enfants sont confiants en l'avenir et diffusent le message auprès des générations Y et Z, plus ou moins inquiets, plus ou moins (climato)sceptiques, plus ou moins optimistes sur l'éventualité d'un retour en arrière.

Bien évidemment, Emmannuelle et Peggy ne sont pas les seules à intégrer l'enseignement climatique à leur programme scolaire. Chaque instituteur ou prof qui enseigne le climat le fait par choix et peut désormais s'appuyer sur des ressources mises à disposition par l'OCE cité plus haut mais également en adhérant à Profs en Transition qui leur permet de se rencontrer virtuellement et de partager/améliorer leurs expériences respectives.

Nous vous défions de ne pas sourire en découvrant les petits élèves (3 ans) de Peggy en train de faire du sport (courir) dans les feuilles mortes, apprendre les formes avec des branches, compter avec les mêmes branches (déjà du recyclage !), dessiner avec des feuilles mortes ou observer des cloportes et des limaces. Bref, tous les apprentissages essentiels et obligatoires à cet âge.

En apprenant à respecter un animal, même pas très joli comme une limace, on pourra respecter tous les animaux du monde... et les humains"

Peggy Delbecque

Le meilleur mot d'enfant de ces 10 dernières années nous vient de Belgique quand, avant de faire écouter la sève d'un arbre au petit Marcel, Peggy lui fait écouter son cœur avec un stéthoscope.

Peggy : Alors, il dit quoi ton cœur ? 
Marcel : Il chante !!
Peggy, souriant : et il chante quoi ? 
Marcel : Il chante l'amour !!

Nous soupçonnons fort ce petit bonhomme d'être le petit-fils de Frédérice François ou d'Adamo. 

>>> "À l'école du climat", un documentaire à voir le jeudi 30 novembre sur France 3 Hauts-de-France à 22h50.  À voir gratuitement jusqu'au 30 décembre en replay sur france.tv en cliquant ici.

Un film signé Isabelle Bonnet-Murray
Une coproduction : Les Docs du Nord, France Télévisions, STM Wéo et Pictanovo