Les ruches dites domestiques se multiplient. Elles fleurissent sur les toits et dans nos jardins de ville. Un phénomène amplifié par le confinement sur lequel la réalisatrice Cécile Guionnet s'est penchée dans son documentaire "Extension du domaine de la ruche". Rencontre avec des apiculteurs et des scientifiques qui brisent les idées reçues sur la protection des abeilles et alertent sur la façon d'agir.
Extension du domaine de la ruche n'est pas un documentaire animalier. Si l'importance de ces insectes n'est plus à prouver, installer une ruche sur le toit de son immeuble ou au fond de son jardin ressemble à une bonne idée face aux chiffres de leur raréfaction.
Une FBI - une Fausse Bonne Idée ?
Il existe en France un millier d'espèces d'abeille et seulement un peu plus d'une centaine dans les Hauts-de-France. Parmi toutes ces espèces, une seule (ou presque), appelée apis mellifera est utilisée en apiculture. Chaque ruche comprenant 40 à 60 000 individus, leur prolifération sur des territoires définis limite la possibilité pour les races sauvages de se nourrir.
Quand on dit "je veux préserver la biodiversité donc j'élève des abeilles", c'est comme dire "je veux préserver les oiseaux alors j'élève des poules" ou "je veux préserver les loups alors j'élève des chiens."
Guillaume Lemoine, écologueDocumentaire Extension du domaine de la ruche
Voilà qui a le mérite d'être clair. Guillaume Lemoine est écologue. Un ingénieur en écologie dont le rôle consiste à anticiper les conséquences de l'activité humaine sur la nature et l'environnement.
Il déplore également que les apiculteurs amateurs en soient à comparer leur production mellifère par ruche comme s'il s'agissait d'un concours. "Vous comparez la production d'œufs de vos poules avec celles de vos voisins ?"
Une ruche domestique ne doit pas devenir un élevage intensif.
C'est pour cette raison que Cécile Guionnet a suivi Hélène. La jeune femme a décidé de s'offrir une ruche pour ses 40 ans. Mais elle veut faire les choses bien et suit une formation d'apicultrice à Tourcoing. Elle se souvient de ces ruches décimées pendant le confinement par manque de connaissance.
Les éco-gestes parfois contre-productifs
Face à l'urgence climatique, aux injonctions à changer nos comportements et à l'éco-anxiété grandissante de nos concitoyens, la réflexion s'impose face aux gestes éco-responsables que l'on nous conseille d'appliquer.
"La seule énergie propre et recyclable est celle que nous n'utilisons pas." C'est tellement logique, mais si difficile à appliquer pour les consommateurs que nous sommes, élevés par le grand capitalisme et biberonnés par la publicité.
Résistez aux modes
La fabrication de produits ménagers à domicile ou l'utilisation des trucs de grand-mère en est un bon exemple.
Le vinaigre blanc est une petite merveille pour adoucir et faire briller mais sa production est polluante et nous le surdosons à la maison.
Quant aux astuces à base de cola, il faut tout bonnement les oublier. L'acide citrique contenu dans le soda s'achète en pharmacie et droguerie. Coca-Cola reste le plus grand pollueur plastique au monde.
La mode de l'huile de coco provoque aujourd'hui ce que l'huile de palme provoqua déjà il y a quelques années : une déforestation massive.
Les exemples sont innombrables. Vous en trouverez quelques-uns ici et ici
En matière d'éco-gestes, les bonnes idées deviendront les erreurs de demain. Rien n'est acquis.
Extension du domaine de la ruche
A voir jeudi 15 juin 2023 à 23 h 40 sur France 3 Hauts-de-France
En replay gratuit sur cette page et sur france.tv jusqu'au 12 juillet 2023
Un documentaire de Cécile Guionnet
Coproduction : Les docs du Nord & France Télévisions