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VIDEO. Phoques, castors, loups : comment ces grands animaux, autrefois traqués, sont réapparus dans les Hauts-de-France

Quel est le point commun entre le phoque, le castor et le loup ? Ils ont été exterminés par l'homme. Ces espèces ont été traquées pour leur viande, leur peau, ou parce qu'elles faisaient peur. Protégées, elles sont réapparues, petit à petit dans les Hauts-de-France. Quand l'homme la laisse respirer, la nature reprend ses droits.

C'est dans la baie de Somme que la reconquête des phoques a commencé. Cela a démarré par quelques individus dans les années 1970. Aujourd'hui, deux colonies s'y sont épanouies : 300 phoques gris et 500 phoques veaux marins. Ils sont tout bonnement revenus de leur plein gré, quand l'homme a cessé de les traquer et les a laissés tranquilles.

Chaque année, il y a entre 150 et 170 naissances de phoques veaux marins. Mais la mortalité des jeunes phoques à un an s'élève à 50 %. C'est un phénomène naturel, qui participe à la régulation des populations de prédateurs.

A Berck (Pas-de-Calais), les phoques offrent un spectacle idéal aux touristes. L'Authie sépare les curieux des mammifères marins. Le fleuve se jette ici dans la Manche et assure un rempart dissuasif. Il est possible de les observer à quelques dizaines de mètres sans les déranger. 

Pour les admirer, il faut compter sur leur bonne volonté. C'est parfait quand les animaux optent pour la position de la banane et prennent un bain de soleil. 

Il faut garder ses distances. En, général, on dit qu'il faut garder une distance de 300 mètres avec l'animal.

Florie Chauvin, stagiaire à Picardie Nature

"La colonie en baie de Somme était connue au XIX ème siècle. Il y avait plusieurs centaines d'individus, qui ont été décimés par la chasse. Localement, les gens mangeaient du phoque et récupéraient la peau", raconte Patrick Thiery, Président de Picardie Nature. " Et puis, les pêcheurs rentabilisaient un peu leur activité en louant leur bateau à des gens friqués, en quelque sorte, qui venaient tirer du phoque. C'est pour cela qu'ils se sont effondrés dans les années 1920", précise-t-il. 

Ensuite, la nature a repris ses droits. Les phoques veaux marins sont revenus en premier, puis les phoques gris, à partir des années 2000. Désormais, le phoque de la baie de Somme est devenu un emblème et un atout touristique.

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Les phoques veaux marins, puis les phoques gris, sont revenus en baie de Somme naturellement , notamment depuis le début des années 2000 ©France Télévisions

Canal de Roubaix, Avesnois, Escaut, le castor a posé sa griffe sur le Nord

Un autre mammifère, très adroit dans l'eau, part à l'assaut de nos rivières et canaux. C'est le castor. D'abord réapparu dans l'Aisne, en 2008, il s'épanouit désormais dans le Nord. L'Avesnois est un territoire propice. 

Au Val Joly, lac artificiel prisé des vacanciers, on peut découvrir une résidence d'importance. Une famille de castors y prospère, dans une zone interdite au public. Les gardes départementaux veillent à sa tranquillité. La barque est de rigueur pour s'en approcher et découvrir leur maison impressionnante. L'animal qui peut dépasser 1 mètre et peut peser, adulte, entre 20 et 30 kilos. 

Les arbres abattus par ces sacrés bûcherons sont une bonne nouvelle pour l'environnement. En effet, le castor ouvre le milieu et favorise la biodiversité. Aujourd'hui protégée, l'espèce s'étend à nouveau sur notre territoire et son expansion suit une belle dynamique.

 
"Il y a énormément de castors en Belgique, et du coup, les populations sont arrivées à un seuil où les jeunes, avec l'émancipation, ont colonisé de nouveaux milieux"
, nous apprend Eric Penet, chargé de mission Parc naturel régional de l'Avesnois

Dans Ch'Nord, loup y es-tu ?

Le loup est une autre espèce qui fait sa réapparition, elle aussi, dans le Nord. Une réapparition plutôt fugace, mais cela va peut-être changer.

Pour comprendre, faisons un bond dans le passé. Pendant des siècles, le loup a été un animal commun dans nos contrées. Mais l'homme n'a cessé de le traquer. Louis XIII chassait la bête en forêt de Chantilly. On payait alors une prime à qui amenait une tête de loup, récompense financée par l'impôt. 5 000 loups furent tués en Picardie au XIX ème siècle, par peur de la rage et des attaques menées contre les moutons. L'espèce fut éradiquée.

Mais depuis quelques années, l'animal est à nouveau signalé sur notre territoire. En Janvier 2022, un jeune loup solitaire, qui a été photographié, a attaqué un troupeau dans la Somme, non loin de la Seine Maritime, où le loup a sévi ces dernières années. Aisne, Oise, il y a eu d'autres signalements.

Alors, loup, y seras-tu un jour, pour de bon ?

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Du dernier loup abattu à Chantilly comme 5000 loups au XIXème siècle avant l'extinction, jusqu'à son retour ces dernières années. ©France Télévisions

Quelle nature pour les Hauts-de-France ?

>>>Un magazine d' Enquêtes de Région, à voir mercredi 7 juin à 23h05, sur France 3 Hauts-de-France. Replay sur France.tv 

Depuis la pandémie de Covid, le besoin de nature n’a jamais été aussi important. Mais comment concilier cette envie avec la préservation des espaces naturels ? Phoques, castors, orchidées sauvages ou même loup. Dans notre région au patrimoine varié, quel est l’état de notre biodiversité ? À l’occasion des 50 ans du Parc ornithologique du Marquenterre, Ophélie Masure va à la rencontre de passionnés et de spécialistes. 

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