Parmi les soixante-seize centres de préparation aux jeux, on en trouve quarante-deux dans le Pas-de-Calais et trente-quatre dans le département du Nord. Sur l'un de ces sites, à Wattignies, l'équipe de France de hockey sur gazon a posé ses valises depuis plusieurs mois et peaufine sa préparation pour ses premiers jeux depuis cinquante-deux ans.
Ils sont ici comme chez eux ! Depuis un an, du lundi au mercredi : les bleus vivent hockey, mangent hockey et dorment hockey sur les installations du Creps de Wattignies, à raison de sept à huit séances intensives pour chaque stage. L'entraîneur de l'équipe de France, Frédéric Soyez le concède : "Nous sommes dans conditions superbes. Nous avons tout ! Le terrain, la salle de musculation, l'hébergement, le centre médical. Donc nous sommes dans les meilleures conditions pour préparer ces jeux olympiques. Nous sommes dans l'esprit d’être le plus compétitif possible."
Un investissement plus simple pour la colonie de nordistes qui compose l'équipe de France. La région est une terre historique de hockey sur gazon, à mi-chemin entre la région parisienne et le très réputé championnat de Belgique. "C’est plus un confort dans le sens le lien avec la vie de famille toujours là, confie Arthur Thieffry, gardien de l'équipe. Quand nous partons en stage plus loin, plus longtemps, ça manque. Personnellement, j’ai une fille et je suis content de la voir, même si c'est une demi-heure le matin, c'est toujours ça de pris."
Voilà cinquante-deux ans, que la France n’a plus joué de la crosse lors de jeux d’été. Alors la fédération française de hockey met les petits plats dans les grands pour ses joueurs, en mode "commando" hebdomadaire afin d’optimiser la performance. Théophile Ponthieu, défenseur de l'équipe affirme : "Par rapport à quelques années ça n’a rien à voir, quelques stages ponctuels à droite à gauche, là, le fait d'être tous ensemble, toutes les semaines, ça change tout." Le rythme est dense, alors les moments de repos sont bien mérités.
C'est vrai que nous étions un peu en dessous du top 8, mais, là, nous nous rapprochons doucement. Physiquement, nous sommes là, il y a quelques détails pour arriver dans le top 6 et faire une bonne performance aux Jeux Olympiques.
Benjamin MarquéAttaquant de l'équipe de France de Hockey
Une cohabitation forcée vécue sainement, sans concurrence. Pour Paris 2024, seize joueurs parmi les vingt-cinq hockeyeurs seront sélectionnés. "L’ambiance est bonne, assure Étienne Tynevez, attaquant de l'équipe. On s'amuse bien, on rigole bien. Il vaut mieux puisque nous passions deux cents jours ensemble. Chacun va donner le meilleur de lui-même, il y aura une sélection mais ça, c'est le problème du coach," conclut-il avec humour.
"C’est un objectif de carrière, dit à son tour Victor Charlet, le défenseur de l'équipe de France."J’ai tout donné depuis toujours, c'est un rêve. Après, je sais aussi qu'il y a des aléas, des blessures, ça reste une sélection, mais je sais que si je suis à mon niveau, en forme, je les ferai."
Benjamin Marqué, l'autre attaquant et ses partenaires ne comptent pas faire de la simple figuration. Alors, ils mettent encore et encore les bouchées doubles pour combler ce qui les sépare des meilleurs mondiaux. " Le plan physique a un gros impact sur le jeu. C'est vrai que nous étions un peu en dessous du top 8, mais, là, nous nous rapprochons doucement. Physiquement, nous sommes là, il y a quelques détails pour arriver dans le top 6 et faire une bonne performance aux Jeux Olympiques. Il y a beaucoup d'ambition !"
L'objectif minimal de l'équipe de France de Hockey est de sortir de la phase de poules, et atteindre les quarts de finale. Le reste, ce ne sera que du bonus pour les Bleus !