La justice belge refuse la remise à la France de l'imam marocain Hassan Iquioussen

Un tribunal belge a refusé vendredi d'exécuter le mandat d'arrêt européen ciblant Hassan Iquioussen. L'Imam marocain est réclamé par la justice française pour s'être soustrait à une mesure d'éloignement cet été.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'imam, arrêté en Belgique le 30 septembre, conteste son extradition. Son avocat a notamment plaidé qu'il risquait "un procès inéquitable" en France, "à cause de l'ampleur de la polémique", a-t-il expliqué. Hassan Iquioussen, actuellement incarcéré dans une prison belge, a comparu ce vendredi lors d'une audience à huis clos devant la chambre du conseil du tribunal de Tournai, chargée de statuer sur le mandat d'arrêt (MAE). Selon Me Cohen, le parquet s'est prononcé en faveur de l'exécution du MAE, ce qui laisse envisager un recours de sa part devant la cour d'appel.
Le tribunal de Tournai n'était pas joignable vendredi en fin de journée. L'ordonnance de la chambre du conseil devrait être communiquée lundi aux défenseurs de l'imam.
Fin juillet, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement "depuis dix-huit mois", selon lui. L'arrêté d'expulsion lui reprochait "un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République". 
M. Iquioussen était introuvable au moment où cet arrêté, qu'il avait contesté devant la justice, avait été définitivement validé par le Conseil d'Etat le 31 août.

Son avocate française, Me Lucie Simon, a jugé qu'il avait "respecté purement et simplement la loi française en quittant l'Hexagone pour la Wallonie". Conséquence logique, Me Simon a fustigé l'émission d'un MAE et contesté sa validité, estimant qu'il se fonde "sur une infraction" qui n'est, selon elle, "pas constituée". "Pourquoi le rechercher ? Pourquoi vouloir le faire revenir ?", s'était-elle interrogée
début septembre.

L'argument a de nouveau été brandi vendredi par Me Simon et Me Cohen. La "soustraction à l'exécution d'une mesure d'éloignement" reprochée à l'imam par un juge de Valenciennes "n'est pas une infraction en droit belge", a soutenu Me Cohen. Or une des conditions de l'extradition est que "les deux pays incriminent le même comportement", a-t-il ajouté.
Trois jours après l'arrestation de l'imam dans la région de Mons, Lucie Simon avait dénoncé les "pressions" de l'exécutif français soulignant que son client faisait "confiance en la justice belge pour ne pas (y) céder".

Avec AFP

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité