Le concept est simple : permettre à des restaurateurs d'accueillir un autre Chef dans sa cuisine, le temps d'une soirée, pour faire découvrir d'autres cuisines. Une manière de favoriser les échanges avec les réfugiés.
"Derrière chaque personne réfugiée, il y a un homme ou une femme passionné(e) dont les talents sont précieux !", peut-on lire sur le site du "Refugee Food Festival". C'est à partir de ce constat qu'est née l'idée de créer un festival, où des Chefs réfugiés prendraient possession d'un restaurant le temps d'un repas, afin de proposer aux clients une cuisine méconnue.
Organisé un peu partout en Europe (Paris, Bruxelles, Madrid, Athènes...), le festival pose ses valises à Lille jusqu'à jeudi. Et plusieurs Chefs ont décidé de jouer le jeu... Voici le programme :
- Le Bistrot de St So (25, 28 et 29 juin midi) : cuisine mauritanienne par Aminata Socomo (un plat à la carte) Tel : 03 20 32 05 42
- Happy F'eat (25 Juin, dîner à 19h30) : cuisine syrienne par Wafaa Fallouh COMPLET
- La Source (26 Juin, dîner) : cuisine syrienne par Fadi Mahmoud (exceptionnellement ouvert ce lundi) COMPLET
- Le Cirque (28 Juin, dîner à partir de 19h) : cuisine surinamienne par Pita Norma COMPLET
- Le Café de La Fontaine (29 Juin, dîner) : cuisine syrienne par Bassem Ataya (à Verlinghem) Tel : 03 20 08 89 13
[AGENDA SOLIDAIRE]
— Lille (@lillefrance) June 23, 2017
Refugee Food Festival
25 au 29 Juin
Réservations directement auprès des restaurants
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Une expérience enrichissante
Barthélémy Marsac fait partie des bénévoles qui ont organisé le festival à Lille. Depuis un an et demi, il travaille à mettre en contact les différents chefs. "Au départ on s'est rapprochés d'associations, pour entrer en contact avec des Chefs réfugiés qui voulaient participer au festival", explique le jeune homme. "Ensuite on s'est assurés qu'ils avaient un minimum de compétences, qu'ils avaient envie de s'insérer profesionnellement dans ce milieu et on a démarché les restaurants."
Au total, 5 Chefs et 5 restaurants sont réunis. "Une première rencontre a eu lieu pour définir le menu", poursuit Barthélémy. Puis une deuxième, pour les courses et les quantités à prévoir. Certains ingrédients sont achetés dans les circuits habituels, d'autres proviennent de magasins spécialisés.
"Le but c'est de favoriser les échanges entre les restaurateurs, les clients, changer le regard qu'on peut avoir sur les réfugiés, mais aussi de leur permettre de trouver, à court ou moyen terme, un emploi dans la restauration", explique le bénévole.
De la Syrie à Verlinghem
A Verlinghem, au Café de la Fontaine, la rencontre s'est fait bien avant. La restauratrice du Café, Agathe Josson, est impliquée dans la vie associative, notamment dans l'aide aux sans-abris. Un jour, sa soeur lui a présenté Reem et Bassem Ataya, réfuigés syriens. "Aujourd'hui, ce sont des amis", sourit la jeune femme. Car tous les trois ont en commun cette passion de la cuisine. D'ailleurs, des soirées caritatives en faveur de la Syrie et des réfugiés ont déjà été organisées au restaurant.
"Le but de cette participation au festival, c'est vraiment de changer le regard qu'on les gens sur les réfugiés. Ce sont avant tout des personnes, des individus", explique Agathe Josson. "Et puis ça peut être un bon tremplin pour Bassem, qui veut ouvrir son restaurant."
Jeudi soir, le menu sera un mélange de cuisine d'estaminet et de cuisine syrienne. "En cuisine on peut faire de beaux mélanges", s'enthousiasme la restauratrice. "Et tandis que la Syrie s'écroule sous les bombes, que ses habitants sont majoritairement dispersés à l'étranger, ça permet de faire vivre le pays et sa culture, même à l'étranger." Dès mercredi matin, elle sera en tout cas "au taquet" pour les préparatifs d'un dîner mémorable, bien au-delà des frontières.
