Dans de nombreux centres-villes les prix de l'immobilier flambent et Lille n'échappe pas à la règle. Le bail solidaire y est mis en place pour la première fois en France : une manière de baisser le prix d'achat d'un bien de 30% à 40% en réduisant le droit à la propriété.
En plein centre-ville de Lille, Marielle s'apprête à emménager dans son nouveau logement : un T3 de 70m2 qu'elle a acheté 150 000 euros. Au prix du marché, un bien équivalent coûte pourtant 224 000 euros.
Pour économiser 40% du prix de vente, cette mère célibataire a signé un bail solidaire. Avec ce nouveau dispositif, la ville reste propriétaire du foncier (le terrain). L'acquéreur lui devient propriétaire du bâti (des murs) et la mairie lui loue le terrain pour quelques euros mensuels.
Encourager la mixité sociale dans les quartiers les plus prisés du centre-ville
Ce nouveau fonctionnement est accessible sous conditions de ressources. L'idée vient d'un député MoDem de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, qui souhaite réduire le droit à la propriété dans les zones tendues. "Les classes moyennes ne peuvent plus accéder aux zones tendues, il n'y a que les classes les plus riches qui peuvent se le payer ou les personnes qui sont bénéficiaires d’un logement social, les autres vont à 10-15 km de la zone tendue", déplore-t-il sur France 2.
Lille est la première ville de France à tester ce dispositif dans le quartier République - Beaux arts. Pour le moment, 15 logements ont été vendus en baux réels solidaires mais à terme, la ville souhaite soumettre une centaine de logements sur les 1 000 construits chaque année à ce dispositif.
Le but est de rendre la propriété accessible aux classes moyennes dans les quartiers les plus prisés du centre ville.
Le droit à la propriété remis en cause ?
La bonne affaire est soumise à certaines conditions : si le propriétaire veut vendre son logement, il doit s'assurer que le nouvel acquéreur ne dépasse pas le plafond de revenus. Cette condition s'applique aussi dans le cas d'un héritage ; si la personne qui hérite a des revenus supérieurs au seuil autorisé, elle choisit de vendre dans la plupart des cas.
Certains s'inquiètent aussi de la réduction du droit à la propriété inscrit dans la Constitution.