Des trafiquants de drogue écoulaient une partie de leur marchandise dans le quartier de Moulins, à Lille. Leur réseau a été démantelé par une vaste opération de police déclenchée le week-end dernier. Mais pour les habitants du quartier, rien ne semble avoir changé.
La police judiciaire de Lille a interpellé seize personnes impliquées dans un trafic de cocaïne et d'héroïne, dont l'homme à la tête de ce réseau qui sévissait notamment dans les quartiers de Fives et Moulins.
Une opération conjointe des polices française et belge a été déclenchée le week-end dernier. Elle a permis de saisir 13 armes à feu, 15 kilos de cocaïne et de l'héroïne.
Le quartier Moulins de Lille, considéré par une plaque tournante, subit depuis longtemps la violence engendrée par le trafic de drogue. Un mort et des blessés par balle avaient été recensés ces derniers mois.
Malgré le démentèlement du trafic, rien ne semble avoir changé pour les habitants du quartier.
Nous avons recueilli le témoignage d'une habitante de Moulins, qui préfère rester anonyme. "Là où j'habite, ça n'a aucun effet", confie-t-elle. "Il y a toujours 24h sur 24h des gens qui sont là pour acheter, pour vendre."
"Oui, il y a des intimidations"
"Il faut savoir que c'est une plaque tournante", ajoute la riveraine. "Ici ce n'est pas que les Lillois ou les gens de la métropole qui viennent acheter. Ce sont des gens de Paris, des voitures de Paris, ce sont des gens de Belgique qui viennent acheter."Ce trafic organisé impacte la vie quotidienne des habitants. "Si on commence à hausser le ton, oui il y a des intimidations", précise-t-elle. "C'est des choses du quotidien. Les pneus des voitures sont crevés par exemple. Ça veut dire aussi qu'on peut se faire insulter si on en dit trop."
Voitures dégradées, insultes quotidiennes. Notre témoin songe à contrecœur à quitter ce quartier qu'elle trouve pourtant attachant.