Deux familles vivant à l'étroit dans un immeuble de Mons-en-Baroeul, dans la métropole lilloise, se sont confiées sur leur vie en confinement.
Y a-t-il plus de mérite à respecter le confinement dans un appartement exigu au 7e étage d'une tour que dans une maison de campagne, dotée d'un jardin ? Nous avons rencontré deux familles d'un immeuble de Mons-en-Barœul, dans la métropole lilloise, dans un quartier populaire dont les habitants jouent le jeu du confinement.
"C'est long, très très long"
C'est le cas, notamment d'Annie Nefroot et de ses deux petits-fils, 24 heures sur 24 dans le même logement. Pour elle, ce qui manque le plus, ce sont les contacts avec les autres locataires. "On voit plus les voisins, alors que d'habitude on va chez l'un, chez l'autre..." confie-t-elle. "C'est long. C'est très, très long. On regarde l'heure, on essaie de faire pour que ça va, mais pour moi ça va pas trop bien. Heureusement que j'ai les enfants ! Imaginez si j'étais toute seule, qu'est-ce que je ferais ?"
Chez ses petits-enfants, justement, le sentiment est partagé. "À part pour sortir seul faire les courses ou aller promener le chien, on est là, à regarder la télé ou à parler, c'est tout", déplore Maxence. "C'est très serré, et on a l'impression de pas respirer."
La situation est similaire chez les Bonte, où Tony, Jessy et leurs deux filles de 9 et 12 ans doivent cohabiter. "C'est quand même bien d'avoir un jardin pour prendre l'air, et à part aller à la fenêtre...", glisse la petite Manelle. "Si on peut pas sortir, on s'énerve, du coup des fois je m'énerve sur ma sœur, mais c'est pas de sa faute !" raconte l'aînée, Eliana.
"On est cloîtrés chez nous"
Car le confinement peut aiguiser les nerfs, et mener à "se disputer pour rien", quand le temps semble trop long. "On est cloîtrés chez nous, et en appartement c'est petit", explique leur père. "On a vite fait le tour. C'est beau de les occuper, mais à un moment, c'est difficile de les tenir !"
"Le fait d'avoir un jardin, ça apporte quand même un petit bol d'air quand on en a envie", se désole de son côté la mère. "Là, on limite quand même vachement les sorties, moi avec les filles je sors une petite heure tous les trois ou quatre jours. On fait le tour du pâté de maison, on va pas très loin, mais ça fait du bien au moral quand même".