La procédure, proche du redressement judiciaire, doit permettre à l'entreprise de se relancer. Mais le risque de suppression de postes est réel selon une source proche du dossier.
La société Modacin, propriétaire de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu, a été mise sous sauvegarde par le tribunal de commerce de Lille, a annoncé une porte-parole du groupe, confirmant une information du Figaro. Un administrateur judiciaire a été nommé.
Cette procédure "technique (...) ne touche pas le quotidien de Camaïeu" dont le siège social est basé à Roubaix. Elle "vise à encadrer les discussions avec les créanciers" et "avoir un peu de respiration au niveau de la dette", a assuré une porte-parole de Camaïeu.
La dette s'élève à 459 millions d'euros et les créanciers de la société étaient pourtant "prêts à [la] supprimer" selon une source proche du dossier. "Le tribunal va trancher en faveur des créanciers ou en faveur des actionnaires, mais derrière, il y aura une restructuration", craint la CGT de Camaïeu.
Risques de suppression d'emplois
En 2016, l'enseigne de prêt-à-porter avait signé avec ses créanciers un accord pour renégocier sa dette qui s'élevait alors à 1 milliard d'euros. La société française avait obtenu que la moitié de cette somme soit convertie en actions.
Cette procédure est semblable au redressement judiciaire puisqu'elle permet de suspendre le paiement de dettes de la part d'une entreprise en difficulté pour lui permettre de se relancer.
Camaïeu a réalisé un chiffre d'affaires de 718 millions d'euros en 2017, contre 736 millions d'euros en 2016. "Mais si le chiffre d'affaires s'est replié, la rentabilité a progressé", a affirmé la porte-parole.
"Aujourd'hui, l'argent que gagne Camaïeu ne sert qu'à rembourser les intérêts de la dette", a souligné à l'AFP la source proche des créanciers. A présent que la procédure de sauvegarde est actée, le "risque de suppression d'emplois et de fermeture de magasins" est réel selon cette dernière.
Fondée en 1984, l'entreprise s'appuie sur un réseau de 654 magasins en France et 248 à l'étranger. Elle emploie 5 100 personnes dont 4 000 dans l'Hexagone. L'enseigne, comme nombre de ses concurrentes, fait face à la crise persistante du secteur de l'habillement.