A Lille, Transpole devient Ilévia. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ? Combien ça coûte ?

On vous explique (presque) tout ce qu'il faut savoir sur le changement de nom du réseau de bus de la métropole européenne de Lille.

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Nouveaux services, nouveau plan de bus, nouveaux horaires... et nouveau nom. Lundi 28 janvier, Transpole fera sa mue pour faire peau neuve sous la marque "Ilevia". Mais pourquoi, exactement ?
 


"La marque du réseau se transforme pour provoquer une rupture de comportement et changer le regard sur l'offre de mobilité offerte par la MEL [Métropole européenne de Lille]" indique Transpole dans une réponse très officielle. 

Et d'ajouter : "inscrite au cahier des charge de la nouvelle Concession de Service Public des transports urbains, la nouvelle marque s’inscrit dans l’univers de la MEL (Iléo) et elle est intégrée au budget de cette concession."
 
 

Le point sur les nouveautés

Une concession qui a manqué d'échapper à Keolis (qui avait saisi le tribunal administratif de Lille, en 2016) mais qui lui a finalement été attribuée en décembre 2017, et renouvelée officiellement en avril 2018, pour une durée de 7 ans et un coût de 2 milliards d'euros.

Dans un dossier de presse de l'époque, la MEL énumère "plusieurs impératifs au futur délégataire" Keolis, parmi lesquels la lutte contre la fraude (des portiques ont depuis été mis en place), mais aussi "la création d'un nouveau réseau plus dense et plus attractif, qui utilise tous les moyens existants comme par exemple le TER", "la modernisation du transport sur réservation", "le lancement du covoiturage dynamique et interactif" ou "l'achat de titres de transport grâce à l'utilisation de smartphone". Le coût, lui, ne devrait pas augmenter.
 

 

De TDN à Ilévia

Autant d'ajouts annoncés avec l'arrivée d'Ilévia, une nouvelle marque qui n'est pas si bouleversante quand on voit le nombre de noms différents qu'ont revêtu les transports en commun lillois dans leur histoire, comme le montre cette infographie.
 
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"C'est leur proposition à 100%"

Pourtant, le changement de nom n'est nullement mentionné dans le dossier de presse de décembre 2017, alors qu'il constitue l'une des conditions posées par la MEL pour "développer [son] utilisation par les métropolitains et les habitants des Hauts-de-France".

Iléo, Ilevia, même combat ? "En renouvelant la concession, on leur a demandé de changer de nom pour trouver un nouveau public" indique-t-on à la MEL. En revanche, le nom "vient de Transpole... enfin, d'Ilevia", qui aurait spontanément inscrit son nom dans l'univers de la MEL. "On ne leur a donné aucune indication sur ce qu'on voulait. C'est leur proposition à 100%." Une proposition ensuite soumise aux autres élus, étant donné que cela "concerne l'image de la métropole".

Et le nom, alors ? "Ilé" pour s'harmoniser avec les autres marques de la MEL, et "via" du latin "route". C'est (a priori) aussi simple que cela. Le domaine Ilevia.fr a d'ailleurs été déposé à l'Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) dès le 18 juin 2018, six mois avant la fuite, par l'agence de communication lilloise KRBO (qui indique sur son site être prestataire de Keolis). Le site est hébergé chez le groupe roubaisien OVH et avec pour référent administratif la métropole de Lille.

 

Qu'en pense le personnel ?

Ce nom, les propres salariés de Transpole/Ilevia l'ont appris via La Voix du Nord. "On savait dès novembre qu'il y aurait un changement de nom, et on nous a dit qu'il serait annoncé prochainement par Damien Castelain [le président de la MEL]. Mais ce sont les journaux qui nous l'ont appris" confie Anthony Kowalczuk, délégué syndical CFDT.

Concrètement, pour le personnel, ce nouveau nom "ne change rien en soi, mis à part qu'on s'aperçoit bien que c'est la MEL qui pilote. D'abord "Eaux du Nord" qui devient Iléo, et maintenant ça.. (..."Pourquoi avoir changé la marque commerciale ?"
 

En revanche, ce sont les autres nouveautés prévues à partir de lundi qui l'inquiètent et qui vont "changer beaucoup de choses". À commencer par le fait que "les bus vont rentrer beaucoup plus tôt, ce qui aura un impact financier à terme. L'employeur s'est engagé à compenser, mais ça ne durera qu'un temps..." déplore Anthony Kowalczuk.

Et c'est sans compter la très courte phase d'adaptation au nouveau plan de bus : "Normalement, on a un jour pour apprendre une ligne. Là, on a deux jours pour apprendre quatorze, même si on peut réclamer une troisième journée de formation..."
 

Le tout dans un contexte de sous-traitance en hausse (auprès de Kéolis Nord) et d'effectifs en baisse : "En deux ans, on est passés de 2730 salariés à 2450 !" Des départs en retraite non remplacés, des ruptures conventionnelles... "On en demande plus à ceux qui restent."

Une note plus rassurante, pour les chauffeurs de bus souvent victimes d'agressions : une Unité interne de sécurité (UIS) sera mise en place, "plus qualifiée pour intervenir en surface" (comprendre : hors du métro où intervient déjà le SISTC, affilié à la police nationale).

 

Et le coût, dans tout ça ?

C'est la principale interrogation, et une question sur laquelle ni la MEL, ni Transpole ne s'avancent tout à fait. Pour rappel, l'enveloppe de cette nouvelle marque "est intégrée au budget de [la] concession" indiquait Transpole. Une concession qui s'élève, pour sept ans, à 2 milliards d'euros (les transports publics représentent la majeure partie du budget de la MEL)

Outre le coût du logo et du nouveau nom, il faudra également remplacer "Transpole" par "Ilévia" sur "certains bus, sur la signalétique ou sur les documents", précise Transpole. "Le déploiement se fera progressivement sur les trois prochaines années" notamment au rythme des rénovations et du renouvellement des transports. Certains équipements ont d'ores et déjà été changés.
 
La question du coût intéresse également les syndicats. "Il faudrait surtout savoir pour qui sera cette charge financière. Est-ce que ce sera financé par la MEL, et donc par les contribuables ? Ou bien par Transpole, et donc par les clients ?" interroge Anthony Kowalczuk. "J'ai posé la question en comité d'entreprise, mais ça a été reporté à la prochaine réunion plénière". La réponse devra donc attendre encore un mois.
 
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