La décision avait été plusieurs fois retardée. 242 personnes vont perdre leur emploi.
Le tribunal de commerce de Lille a prononcé ce mercredi 27 juin la liquidation judiciaire de l'entreprise Jean Caby, installée à Saint-André-lez-Lille, dans la métropole. 242 personnes (232 CDI et 10 CDD) vont perdre leur emploi, dans cette entreprise presque centenaire.Une offre écartée
"Le tribunal a constaté l'irrecevabilité de la dernière offre présentée (...) et a donc décidé de prononcer la liquidation judiciaire de la société, entraînant le licenciement de tous les salariés" a déclaré l'avocat des salariés, Me Ralph Blindauer, à l'AFP.Le tribunal n'a donc pas jugé fiable l'offre de l'industriel danois qui envisageait de reprendre 122 salariés. L'usine, spécialisée dans les mini-saucisses de cocktail, avait été placée en redressement judiciaire en décembre : l'entreprise avait été profondément endettée par la construction de sa nouvelle usine, au point de ne pas pouvoir payer l'entreprise de construction chargée du chantier.
"Il y a un grand écart entre le bon chiffre d'affaires, du à de nombreuses commandes de la part des supermarchés, et les marges. Celles-ci sont extrêmement faibles car l'usine de Saint-André est une usine du XXe siècle; ils vendent à perte" nous expliquait en décembre le président du tribunal de commerce Eric Feldmann.
Un combat pour lesindemnités
L'activité de l'usine devait se poursuivre jusqu'à vendredi midi, mais les salariés vont manifester pendant le deux jours à venir, notamment pour obtenir des indemnités."Nous devons désormais nous battre pour avoir des indemnités supra-légales et nous voulons montrer à tous que ce combat est juste. On n'est pas des bandits, on a bossé comme des chiens et on nous a foutus dehors comme des malpropres", s'est-il insurgé.
Jeudi matin, à partir de 9h, les salariés distribueront gratuitement 2,5 tonnes de mini-saucisses pour écouler les stocks restants devant l'usine.
"Mercredi noir pour Saint-André. La liquidation de Caby est une catastrophe et un drame social" a réagi ce mercredi après-midi le sénateur du Nord Olivier Henno, également maire honoraire de Saint-André-lez-Lille, qui ajoute que "maintenant, c’est un nouveau combat qui démarre pour le reclassement des salariés."