La concurrence est particulièrement rude, pour les buralistes lillois.
À Lille, une cigarette sur deux (52,4%) n'a pas été achetée auprès d'un buraliste français, mais provient d'un "marché parallèle", selon une étude de KPMG réalisée pour Seita Imperial Tobacco dans tout le pays. Dans les Hauts-de-France, cette proportion s'établit à une cigarette sur trois (35,3%), la deuxième région derrière le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Un milliard et demi de cigarettes
L'étude se fonde sur la collecte de paquets de cigarettes dans 126 villes françaises. "Des équipes qui ont un cahier des charges très précis effectuent un ramassage des paquets, sur la voie publique voire dans certaines poubelles où ils sont facilement accessibles" explique Hervé Natali, responsable Relations Territoriales pour l'entreprise.
À l'échelle nationale, un milliard et demi de cigarettes ne provenaient pas du réseau des buralistes au dernier trimestre 2018, soit 28,8%. Une proportion plus grande dans les territoires frontaliers et la métropole lilloise n'y fait pas exception.
On pense évidemment aux buralistes belges : 53% des cigarettes ramassées à Lille en proviennent, et le chiffre monte à 58% à Tourcoing, au plus proche de la frontière. Dans la région, la Belgique est le premier fournisseur de paquets étrangers, devant l'Algérie (18% à Lille, 10% à Tourcoing). Un duo de tête un peu différent de celui que l'on constate au niveau national (Espagne et Algérie).
Des ventes sur les réseaux sociaux
Mais ce n'est pas seulement dû aux buralistes belges. Si la proportion de cigarettes ne provenant pas du réseau officiel français a augmenté de 3,8% en deux ans, c'est aussi parce que la vente sur les réseaux sociaux se développe. Seita Imperial Tobacco y est d'ailleurs confronté sur l'une de ses marques, News. Rien que dans la région, "une étude distincte a recensé plusieurs centaines d'offres", venant essentiellement de "gens qui font des voyages aller-retour et qui arrondissent les fins de mois" souligne Hervé Natali.
À ce titre, mais également pour "le problème de santé publique et l'impact sur les commerces en zone rurale", le fabricant de cigarettes britannique, surtout connu en France pour ses marques Gauloises et Gitanes, a demandé à l'État la création d'un observatoire des trafics.