Une réunion pilotée par la préfecture du Nord devait se tenir ce jeudi 4 mai entre la direction de Vertbaudet et les syndicats, pour tenter de trouver une issue au conflit qui règne dans l'entreprise nordiste depuis sept semaines. Mais la direction a décidé de la reporter à la suite de "nouvelles dégradations".
"Des pneus alignés devant l'une des entrées de l'entrepôt, et dans lesquels ils ont coulé du béton et déposé des morceaux de métal", voilà comment la direction de Vertbaudet décrit ce qu'elle considère comme de "nouvelles dégradations". Des faits qui remontent à la nuit de mardi à mercredi, et qui ont poussé les dirigeants de l'entreprise textile à reporter la réunion de négociations qui devait se tenir avec les syndicats ce jeudi matin.
Selon la direction, "le retour au calme et une posture de responsabilité de toutes les parties sont une condition préalable à un dialogue social constructif respectueux des intérêts de tous les salariés."
Une augmentation de 20 %
Depuis sept semaines, des salariés grévistes, soutenus par la CGT, bloquent l'entrée de l'entrepôt Vertbaudet situé à Marquette-lez-Lille. Leur principale revendication porte sur les salaires : ils réclament une augmentation de 20 % de leurs revenus.
Ils ont les moyens de nous augmenter, leurs miettes on n'en veut pas.
Manon Ovion, déléguée CGT de VertbaudetFrance 3 Hauts-de-France
"La direction trouve des excuses bidon pour reporter les négociations, alors que ça fait déjà sept semaines qu'on attend", peste Manon Ovion, déléguée CGT de Vertbaudet. Elle se dit prête à participer à une réunion de conciliation seulement si la direction propose une augmentation conséquente : "ils ont les moyens de nous augmenter, leurs miettes on n'en veut pas."
Mais de son côté, la direction parle de revendications irréalistes : "20 % d'augmentation, cela représenterait une enveloppe budgétaire supérieure aux bénéfices de l’entreprise, ce qui la mettrait en difficulté financière."
Réunion reportée au 9 mai
La direction déplore aussi dans un communiqué "les blocages qui ont suivi ce mercredi matin et les dégagements de fumées liés à des incendies de pneus qui ont nécessité une intervention à plusieurs reprises des forces de l’ordre ainsi que des pompiers".
La réunion de négociations est pour l'instant reportée au mardi 9 mai, "à condition que la sécurité du site et des salariés non-grévistes soit assurée", précise la direction.